Mardi 19 mars 2024
Le cabinet de curiosités par François Lafon
mercredi 11 mai 2022 à 11h55
Sur Arte et Arte Live : Le Louvre en musiques (le pluriel est de mise), nouveau chapitre de la série inaugurée en 2017 avec l’Alhambra de Grenade (voir ici). Ordonnateur privilégié de ces huit siècles d’histoire contées par Gérard Pangon (…de Musikzen) et Christophe Maillet : Sébastien Daucé et son Ensemble Correspondances dans le cadre adéquat de la salle des Cariatides. Pendant que les pierres racontent l’histoire de France, de la forteresse du Moyen-Age à la pyramide de Ieoh Ming Pei, de la construction du « palais-extension » des Tuileries à son incendie sous la Commune, de la naissance de la Galerie du bord de l’eau sous Henri IV à la création du musée par Vivant Denon, tout mène - d’épisodes sanglants (la Saint-Barthélemy) à d'éphémères réconciliations - le lieu du pouvoir à devenir un lieu de culture. Grand moment de cette célébration en musique : l’évocation du Ballet Royal de la Nuit (Boësset, Cambefort, Lambert et probablement Lully) par la magique contralto Lucile Richardot, gros plan emblématique de ce palais démesuré et toujours renaissant. Et l’on apprend au passage que le mot salon vient des expositions dans le Salon Carré… du Louvre, tout en cessant d’oublier qu’une des Images oubliées de Debussy est intitulée Souvenir du Louvre. 
François Lafon

Le Louvre en musiques, sur Arte dimanche 15 mai à 18h10 – En replay sur Arte concert (Photo © DR)

Ça commence avec Bach dans la Chapelle royale de Versailles et ça finit avec Ligeti à la Philharmonie de Paris. Entre les deux, on va d’Allemagne en Italie, du Danemark à l’Espagne, d’un orgue rare à de grandes orgues massives, à la rencontre de chanteurs (Sabine Devieilhe, Julian Prégardien), de facteurs et d’organistes, guidés par Bernard Foccroulle à l’origine de ce documentaire. Intelligemment, le célèbre organiste évite la somme sur l’histoire de l’orgue pour privilégier l’émotion et la découverte : répertoires peu connus, instruments originaux, musiciens dont la passion affleure et se lit sur leur visage. Au château de Frederiksborg au Danemark, l’organiste s’extasie (et nous aussi) devant l’orgue de 1610 aux tuyaux tout en bois, capable d’émettre un extraordinaire son de flûte ; à Saint-Sernin à Toulouse, le monstrueux Cavaillé-Col fait le bonheur de celle qui en joue ; à Peglio, petit village de Lombardie, l’orgue à été construit pour fidéliser les catholiques au moment de la Contre-Réforme, alors qu’ils pouvaient être tentés par les protestants voisins. La réalisation de Pascale Bouhénic ménage de belles transitions fluides et paisibles qui s’accordent à cette évocation d’un instrument qui respire. Le vent, le souffle et le son, la musique de Messiaen en est l’exemple même, et, dans un autre registre, celle de Moondog pour orgue et percussion. Au Moyen Age déjà les musiciens étaient fascinés ; au 14ème siècle, l’organetto, petit orgue portatif à soufflet, distillait la musique de Ciconia. Jouée aujourd’hui dans un environnement bucolique, elle clôt sur une note méditative ce film qui aiguise la curiosité.
Gérard Pangon
 
Chercheurs d’orgues. Film de Pascale Bouhénic et Bernard Foccroulle. Coproduction Schuch Productions / Arte France. Diffusé le 8 mai à 17 h 10 sur Arte. Visible sur arte.tv jusqu’au 1 juillet.
 
jeudi 17 février 2022 à 23h19
Invitation au rêve dans la grande salle fonctionnelle au sous-sol du Centre Pompidou : Arca ostinata de Nino Laisné et Daniel Zapico, tous deux guitaristes de formation, le premier metteur en scène, scénographe et concepteur musical, le second théorbiste, les deux se retrouvant dans leur goût pour l’hybridation musicale et temporelle. Sur scène un castelet baroque, à la fois retable, grand oiseau, instrument de musique et écran éclaté, reliquaire animé de visions fugitives où Daniel Zapico va convoquer Etienne Moulinié et Atahualpa Yupanqui, Jean-Philippe Rameau et un chant traditionnel mexicain, Michelangolo Galilei (frère de …) et Ennemond Gaultier, culminant alors que l’instrumentiste se sera élevé sous une coupole-théorbe tel un saint dans sa châsse, avec une improvisation sur I want you de John Lennon et Paul McCartney, les discrets effets de sonorisation du début devenant symphonie pour théorbe se répondant à lui-même au-delà des petit jeu et grand jeu qui font de lui bien plus que l’habituel instrument de continuo. Voilà donc le but ultime de cet étonnant déploiement de puissance : rendre à ce grand luth la place qui lui revient. Avec cet étonnant concert pour les yeux et les oreilles, c’est chose faite. Créé à Annecy en décembre 2021, Arca ostinata va passer par Orléans le 5 mars et en mai par Metz, Quimper et Rezé (les 4, 15 et 17). Espérons que bien d’autres étapes s’ajouteront à celle-ci. 
François Lafon 
Centre Georges Pompidou, Grande Salle, Paris, les 17 et 18 février (Photo © DR)


vendredi 20 décembre 2019 à 11h20
A ne pas manquer en replay sur Arte Concert : Le King’s College en musiques, chapitre II de la série inaugurée à l’Alhambra de Grenade (voir ici), ou comment faire chanter les murs d’un lieu d’exception. C’est cette fois à Cambridge que nous remontons le temps, où parmi les trente-et-un collèges défiant une éternité fragile, le King’s fait figure de blason : c’est là qu’Elisabeth 1ère a séjourné, et serait restée… si elle n’avait craint d’y manquer de bière. C’est là aussi (et surtout) que Gibbons, Tallis, Dowland, Purcell, jusqu’à Britten, Vaughan-Williams et notre contemporain Thomas Adès ont rythmé la vie du royaume, là enfin que le romancier E.M. Forster (Route des Indes) et le mathématicien Alan Turing (précurseur de l’ordinateur) ont fait leurs classes. Images somptueuses, bâtiments légendaires, petits et grands en rangs impeccables allant chaque soir à la chapelle perpétuer la tradition ancestrale : trente-deux choristes dont seize enfants, silhouettes (presque) inchangées depuis… 1466, chantant la « mélancolie anglaise » avec un détachement angélique, débarrassant Bach même, -  sous la direction de l’organiste et chef disparu en novembre dernier Stephen Cleobury (ancien élève du St John’s College... nobody’s perfect) – de toute passion charnelle. Commentaire documenté de Gérard Pangon (un demi-millénaire au pays d’Albion), mosaïque musicale – direct et enregistrement – millimétrée. Son créateur Henry VI (voir Shakespeare) voulait faire du King’s un havre de paix dans un monde de guerre. L’utopie agit toujours. 
François Lafon 
mardi 18 septembre 2018 à 10h12
Sur Arte dimanche 23 : Prélude à Debussy, de Marie Guilloux. « Debussy est mort il y a cent ans, mais sa musique est vivante. Nous avons donc interrogé ses interprètes », prévient la réalisatrice. Même piège pour ceux-là que pour celle-ci : l’évanescence, l’impressionnisme façon Nymphéas.  Le film tient l’équilibre entre flou visuel (quelques enchaînements vaporeux) et précision factuelle, assurée par un luxe de documents (mais où est le « Crapaud Arkel », presse-papier fétiche du compositeur ?), un commentaire à la pointe sèche (signé Gérard Pangon … de Musikzen) et les témoignages précités. Un vrai feu d’artifice que ceux-ci, anciens (Samson François) comme actuels (de Barbara Hannigan à Philippe Jordan) se retrouvant dans leurs tentatives - brillantes, même inspirées - de saisir l’insaisissable, Alexandre Tharaud (« Avant, je caressais l’ivoire ») tendant la main à Marguerite Long (« Les notes, pas de problème, mais le sens ? »). Façons aussi de cerner le sujet : Pierre Boulez dirigeant – lunettes noires à la Jean-Pierre Melville sur le nez – et épinglant (en anglais) l’obsession nationaliste de Debussy, Leonard Bernstein évoquant le non-dit debussyste avant de plonger démiurgiquement dans le final de La Mer, ou encore Nicolas Le Riche se regardant (aujourd’hui) danser (naguère) L’Après-midi d’un Faune. Tout cela brossant, en 52 minutes passant comme l’éclair, un portrait en creux et en bosses du très daté « Claude de France » accouchant de la plus novatrice des musiques. 
François Lafon

Arte, 23 septembre, 23h20 (Photo © DR)

Sur Arte le 24 juin : L’Alhambra en musiques, « film documentaire » signé Gérard Pangon (de Musikzen) et Corentin Leconte. Deux manières de visiter un lieu, une région, un pays : par les airs, façon "Des Racines et des ailes", de l’intérieur comme ici. Et quoi de mieux que la musique pour remonter le temps et vivre en direct les chocs et les fusions des cultures et des civilisations ? L’Alhambra s’y prête : des musiques arabo-andalouses à Manuel de Falla, des chants judéo-espagnols à Isaac Albeniz, de Boccherini à l’Espagne fantasmée de Bizet et à celle, rêvée, de Debussy, courants et influences ont traversé cette ville-forteresse des Mille et une Nuits dominant Grenade, où coexistent palais mauresque de princes Nasrides et demeure Renaissance de Charles-Quint dans une harmonie aussi fascinante qu’elle était improbable. Au centre de la visite, comme un aimant autour duquel s’organise le jeu des images (superbes, le sujet s’y prête) et du commentaire (précis et en même temps propice à l’évasion) déroulé tout en douceur par Jacques Gamblin, le piano de Javier Perianes, capté sur place et en direct : Danza del Terror, Danza del Fuego de Falla, El Albaicin d’Albeniz, La Soirée dans Grenade de Debussy. Superbes échappées dans des répertoires anciens, comme les magnifiques musiques pour Alphonse le Sage (enregistrements issus du catalogue Harmonia Mundi) accompagnant les échappées visuelles dans les strates géographico-archéologiques du lieu. La première étape d’une série, apparemment. D’ores et déjà : bon voyage.
François Lafon

Sur Arte, dimanche 24 juin à 18h30 (Photo © DR)

jeudi 25 février 2016 à 12h08

Le 19 juin prochain à la Maison de la Radio, vente aux enchères de 5000 disques vinyle issus de la discothèque de Radio France, installée boulevard Ney à Paris (4000 m2, 47 employés, 1,5 million de disques, toutes les émissions depuis les origines, milliers de partitions, livres, revues, etc). But de l’opération : numériser l’ensemble du fonds, dont seulement 20% est aujourd’hui scanné. Un océan dans lequel vont plonger les Victoires de la musique classique 2016, diffusées hier 24 février depuis la Halle aux Grains de Toulouse sur France 3 et France Musique. Pour l’éternité - si tant est que le support numérique soit aussi pérenne que le support physique – on (mais qui ?) pourra une fois de plus constater que contenu classique et cadre de variétés ne font que se ringardiser mutuellement. Les Victoires pas classiques, diffusées le 12 février, n’ont, cela dit, pas davantage convaincu. Serait-ce que la vieille Europe ne soit définitivement pas douée pour ces fêtes auto-promotionnelles venues du Nouveau Monde ? Au moins, dans le rôle de l’ancêtre à vénérer, Johnny Hallyday a-t-il été mieux traité que Menahem Pressler, pianiste éminent du Beaux Arts Trio devenu le « Mozart Trio » dans la bouche de la présentatrice Claire Chazal.

François Lafon

Photo : Menahem Pressler © DR

mercredi 23 décembre 2015 à 19h35

Vous le cherchez New York, il est à Orange ; vous le poursuivez à Paris, il se balade à Syracuse à Marseille à Fez ou à Münich, bref Roberto Alagna est nulle part et partout à la fois, capable d’enchaîner Madame Butterfly, La Marseillaise, Faust, Bambino, Werther, Luis Mariano, La Juive, la Sicile, Cyrano de Bergerac, Marius et Fanny ou Paillasse. Mais comme il a le cœur sur la main et la sensibilité à fleur de peau, il ne raterait pas l’occasion de chanter Noël, toujours avec ce talent et cette conviction qui emportent les foules. Noël, son nouveau CD rassemble donc les tubes du genre, de Douce nuit à Petit Papa Noël en passant par Minuit chrétiens, mais compile aussi quelques tubes sacrés, (Ave Maria de Schubert et de Gounod, Panis Angelicus de Saint-Saëns et de Franck…), et donne l’occasion au ténor prodigieux de chanter ses propres compositions. En prime, un DVD bonus qui reprend Mediterraneo, le spectacle donné au Festival de musiques sacrées de Fez en compagnie des musiciens de The Khoury Project, histoire pour Roberto Alagna d’ajouter une nouvelle corde à son arc en chantant des mélodies arabo-andalouses. Et tout ça en prélude à la soirée télévisée dont il est le héros !! Parmi tous les ténors du monde, s’il n’en reste qu’un, ce sera lui, bien sûr.

Gérard Pangon

CD et DVD Deutsche Grammophon. 24 décembre à 20h55 : Soirée spéciale sur France 3

samedi 12 décembre 2015 à 19h49

Sur France 3, Fauteuil d’orchestre, prime time (2h30) de luxe dédié à la musique classique et présenté par l’inattendue mais toujours impeccable Anne Sinclair. Un peu Champs-Eysées, un peu Grand Echiquier en moins melting pot. Invité: Ruggero Raimondi, excellent client télévisuel entouré de gloires canoniques (Julia Migenes), de stars actuelles (Juan Diego Florez, Patricia Ciofi), d’espoirs déjà confirmés (Julie Fuchs, Edgar Moreau) et d’outsiders plus (Patrick Bruel) ou moins (Eric Ruf) grand public. Plutôt réussi dans le genre, si l’on apprécie le genre. Car pourquoi la grande méchante musique classique fait-elle toujours aussi peur ? Pourquoi la réduire presque exclusivement à des airs d’opéra (des chansons, rien que des chansons, comme Strangers in the night entonné au final par RR lui-même) ? Pourquoi sous-entendre sans cesse que tout un chacun peut avoir accès à ce saint des saints culturel, que les tubes qu’il va entendre ne vont pas l’ennuyer, l’obliger à zapper, faire hurler le chien à la mort ? Le choix, comme locomotives de ce n°1, du Don Giovanni de Losey (1979), de la Carmen de Rosi (1984) mettant tout leur art à réparer des ans l’irréparable outrage induit-t-il par ailleurs que tout espoir serait vain de s’adresser à un public qui à l’époque n’était pas né ?

François Lafon

France 3, vendredi 11 décembre Photo © DR

Dans The Knick les seuls miracles sont ceux réalisés dans la salle d’opérations par le chirurgien John Thackery (dopé à la cocaïne, certes), et montrés avec un détail qui fait froid dans le dos. On est à New York en 1900, mais point de nostalgie : c’est surtout par son réalisme que cette série réalisée par Steven Soderbergh fait mouche. Le racisme, les préjugés de classe, la soumission des femmes, c’est une vraie vivisection de l’Amérique du début du XXème siècle. Pourtant, la série ne tombe pas dans le côté « historique » de tant d’autres sériés d’époque. Le choix de Cliff Martinez, partenaire depuis toujours de Soderbergh, pour la musique est l’avenant : ostinatos électroniques et grouillements de synthétiseur rendent encore plus oppressante l’atmosphère de l’hôpital qui donne son nom à la série. Complètement anachronique, ce minimalisme, à l’opposé du côté emphatique de Max Richter, accentue le côté sec et sans complaisance d’une mise en scène au scalpel.

Pablo Galonce 

The Knick saison 2 diffusé sur OCS

Plus tordue et inquiétante encore que la saison 1, la saison 2 de The Leftovers, diffusée actuellement en France sur OCS. Il se passe encore des choses bizarres, pas toujours expliquées d’ailleurs, dans cette série dont l’une des originalités est précisément de ne pas essayer d’expliquer tout. Ce n’est pas de la science-fiction, mais plutôt une réflexion sur la religion, l’irrationnel et leur place dans notre vie : l’action a lieu dans une ville qui ne s’appelle pas Miracle par hasard. La bande sonore est signée par Max Richter, champion des atmosphères planantes, dont les compositions collent à merveille à ce récit entre le surnaturel et le sentimental. Bizarrement, dans cette nouvelle saison, le générique de la première (avec la musique de Max Richter) a été remplacé par une chanson country en complet décalage avec la tonalité mystique de la série. Mais la touche Richter (qu’on se rappelle ses Quatre saisons d’après Vivaldi - voir ici) est toujours perceptible, y compris dans le choix de morceaux classiques pour illustrer certaines scènes. Exemples : le prélude La Traviata de Verdi (pour un accouchement, dans un flashback environ 20.000 ans avant notre ère), ou le Miserere d’Allegri.

Pablo Galonce

The Leftovers, saison 2, diffusion sur OCS

samedi 14 mars 2015 à 11h53

Mozart en Mercedes …

… ou La Marseillaise en Toyota ?

A noter que l'Orcheste Symphonique National, Tchèque n'en est pas à son coup d'essai. Le voici, déjà sous la baguette du vétéran Libor Pesek, oeuvrant  pour la banque en ligne Hello Bank. A voir ici

lundi 29 décembre 2014 à 12h04

Succès inespéré (2ème place, 18% de parts d’audience, 4 millions de téléspectateurs) pour Prodiges, samedi 27 sur France 2, produit par Shine (The Voice) et retransmis du Corum de Montpellier. Treize candidats - chant, instruments, danse - trois jurés - Elisabeth Vidal, Gautier Capuçon, Patrick Dupond - l'Orchestre de Montpellier dirigé par Ariane Matiakh et Marianne James en Madame Loyal. Nommée prodige de l'année (Prix : une bourse d’études de 10 000 €) : Camille Berthollet, quinze ans, violoniste en devenir, encensée par les experts (à peine plus que les autres, d'ailleurs) pour s'être lancée, archet en bataille, dans l’ « Eté » des Quatre Saisons de Vivaldi. Concert de louanges mais aussi polémique sur les réseaux sociaux : "Dire à cette petite qu'elle est "prête" n’est pas la servir " (argument pro), "Son aplomb et sa jolie crinière rousse ont fait le reste" (voix du people). Questions insolubles (et probablement vaines) : ce genre de manifestation sert-elle la musique (la grande) et les artistes ? Son succès public tient-il avant tout au fait qu’elle met en scène des enfants et des ados – recette éprouvée, surtout en période de fêtes ? « Vous n’entendrez que des airs que vous connaissez » avait précisé Marianne James en guise de promo au JT de 20h. Un coup de chapeau par antiphrase au très commémoré Jacques Chancel, lequel prétendait offrir à son public la musique qu’il pourrait aimer plutôt que celle qu’il aimait déjà.

François Lafon

En replay pendant une semaine sur France TV Pluzz Photo © DR

mardi 4 février 2014 à 10h47

Hier sur France 3 : 21èmes Victoires de la musique classique, depuis le Grand Théâtre de Provence (Aix-en-Provence). Cérémonial immuable, congratulations d’usage, palmarès prévisible. Sur la Toile, cris d’horreur et réactions amusées : Richard Galliano, compositeur contemporain. Ah, ah ! Un prix pour Nemanja Radulovic, le rocker Paganini. Ah, ah ! Que des enregistrements Radio France en compétition. Ah, ah ! Les frères Capuçon en patriarches de la musique. Ah, ah ! Victoires de la musique, Défaites de la musique. Ah, ah ! Bon, on a quand même parlé d’Henri Dutilleux (mais pourquoi n’est-il pas venu ?), on a entendu quelques jeunes prometteurs (Edgar Moreau, Adrien La Marca, Sabine Devieilhe), on a eu droit à du baroque pour happy few (Café Zimmermann) et à un orchestre qui se tenait (le National de France dirigé par l’énergique Kristjan Järvi). De quoi se plaint-on ? Les Victoires de la musique classique 2014 n’ont été ni meilleures ni pires que d’habitude. Audience : 1.3 millions (1.9 en 2013, 1.2 en 2012), 6% du public. De la musique composée par des morts et écoutée par des vieux, le classique ? A force de se le répéter…. Allez : à la même heure sur M6, Top Chef n’a attiré que 2.8 millions de téléspectateurs.

François Lafon
 

Photo © DR

vendredi 31 janvier 2014 à 01h50

Nouveau chapitre, au Théâtre de la Ville, de l’hommage du milieu théâtral à Patrice Chéreau avec la projection d’Elektra de Richard Strauss (festival d’Aix-en-Provence 2013 - voir ici). Deux séances : matinée grand public, soirée VIP. Rien à voir avec la captation diffusée à chaud par Arte Live Web. Filmage au petit point, plusieurs mois de montage par le cinéaste Stéphane Medge, collaborateur de longue date de Chéreau. Impression d’entrer dans le spectacle, de découvrir le grain d’un tableau dont on n’avait eu, à la scène, qu’une vision globale. Visage à la fois jeune et marqué, regard au laser (très proche de celui de Chéreau) d’Evelyn Herlitzius (Elektra), plans superbes sur un bras accusateur ou abandonné, sur une main passant un poignard comme un relais, sur les servantes réagissant à la violence des maîtres. Aux saluts, acclamations des deux côtés de l’écran. Mais au Grand Théâtre de Provence, on ne savait pas que Chéreau venait saluer pour la dernière fois, et que cette Elektra d’anthologie serait son chant du cygne.

François Lafon

Diffusion sur Arte le 16 mars. Parution ultérieure en DVD et Blu-ray Photo © DR

dimanche 11 décembre 2011 à 12h28

Deux images. La première, vue à la télé : un orchestre symphonique joue Doll-Dagga Buzz-Buzz Ziggety-Zag du rocker metal Marilyn Manson. Commentaire : « Changez d’époque : Citroën DS 5, hybride et diesel ». Le son colle à l’image, le chef, qui ressemble à Klaus Tennstedt, a une gestique de pro. La seconde, dans un salon feutré de l’hôtel Plaza-Athénée, le 7 décembre. Henri Dutilleux reçoit le Marie-José Kraviz Prize for New Musik, décerné par l’Orchestre Philharmonique de New York en la personne d’Alan Gilbert, son directeur musical. Le compositeur, âgé de quatre-vingt-quinze ans, improvise un discours de remerciement. Il s’excuse de devoir se présenter en chaise roulante et rappelle à quel point l’Amérique, et particulièrement le NYPO, lui ont été fidèles. Montant du prix : 200 000 $. Peter Eötvös, co-lauréat, composera pour l’orchestre une pièce en l’honneur d’Henri Dutilleux. Sur Facebook, les organisateurs d’Orchestres en fête se demandent si la pub pour la DS 5 donne une image positive ou négative de la musique classique. Commerce (Citroën) d’un côté, mécénat (l’économiste et philanthrope Marie-Josée Kraviz) de l’autre. Continuité (l’orchestre) et rupture (le rock metal) d’un côté, rupture (la musique contemporaine) et continuité (Dutilleux, élève d’Henri Büsser et Philippe Gaubert) de l’autre. Questions de point de vue.

François Lafon

lundi 15 août 2011 à 11h48

Retransmission de Lohengrin à Bayreuth hier soir sur Arte. Premier direct télévisé de l’histoire du festival. Le spectacle mis en scène par le vétéran Hans Neuenfels a fait ses preuves l’année dernière. On a glosé sur ce roi à la couronne de carton, régnant, dans un univers blanc (asile psychiatrique, abri antiatomique ?), sur un peuple de rats. Un monde ultra germanique, entre Hoffmann et science fiction. Musicalement, une réussite aussi, avec le formidable Andris Nelsons (32 ans) au pupitre et une distribution parmi les plus équilibrées de l’histoire récente du festival. Bonne réalisation aussi : caméras plongeant à pic sur le plateau, habillage des rats pendant le prélude du 2ème acte, montage du décor en accéléré pendant celui du 3ème, interviews « à contenu » pendant les entractes. Peu après l’entrée de Lohengrin au premier acte : écran noir, grand silence. Au bout de deux minutes, auto-promo du programme culturel d’Arte, suivi d’un morceau de récital du ténor Jonas Kaufmann : La Flûte enchantée, Fidelio. Retour à Bayreuth au bout d’un quart d’heure : un orage avait coupé la ligne. L’année dernière, c’était Kaufmann qui chantait Lohengrin : voix sombre, nuances infinies, jeu subtilement décalé. Cette année, c’est Klaus Florian Vogt, la découverte du moment : voix claire, sincérité communicative, victoire à l’arraché. L’antithèse de la star Kaufmann, partie conquérir d’autres lauriers. Le temps est bien révolu où, à Bayreuth, les stars étaient en troupe.

François Lafon

samedi 25 septembre 2010 à 15h10
  • Forum Yahoo questions réponses, 18 septembre :  « Une publicité pour Tropicana passe en ce moment à la radio. On entend un homme vanter les mérites des jus de fruit de la marque, et la pub comporte deux extraits musicaux, le premier est de la musique classique, il y a une femme qui chante (opéra ?). Le second est plus actuel, c'est le nom du premier que je cherche. C'est une musique connue, mais impossible de se rappeler du nom. »
  • Comment ça marche.net, 25 septembre : « Bonjour. Je recherche le nom de la musique classique de la pub Tropicana. Il me semble que c'est " Bach - Suite n°1 en Sol majeur BWV 1007 Prélude" Mais je n'en suis pas certain. De plus on y entend (dans la pub) une voix de femme».
  • Musique de pub.tv, 8 septembre : « J’ai entendu ce matin-même sur Virgin Radio une pub pour Tropicana. 2 chansons passent dans cette même pub, c’est la 2nde que je recherche. J’ai enregistré le très court passage de 6 sec. En fait, j’ai déjà entendu cette chanson autre part et je crois que « l’envolée » à la voix est plus importante un peu plus tard. »

Scénario de la pub en question : pour cueillir les fruits et préparer Tropicana, on fait comme ci (musique classique). Mais après, dans votre estomac, ça fait comme ça (musique de dance). Il y a plusieurs scénarios, plusieurs « duos » de musique. Rien que des tubes, bien sûr : la 1ère Suite pour violoncelle de Bach, l'Ave Maria de Schubert, le 21ème Concerto pour piano de Mozart. Message officiel : à qualité classique, résultat détonnant. En d'autres termes, le  classique c’est ennuyeux, le moderne c’est beaucoup mieux. L'important, c'est qu'il y ait des internautes qui flashent sur la partie classique. Merci Tropicana !

François Lafon

541 000 spectateurs samedi pour le premier acte de Rigoletto, diffusé en direct et en prime time. Pour l’amour de l’opéra, France 3 se retrouve pour la première fois 9ème dans les audiences de la soirée (un trente-cinquième des téléspectateurs), derrière W9 (Les Simpson) et TMC (Navarro). Les actes 2 et 3 ont été donnés le lendemain, respectivement à 14h15 et à 23h30, pour suivre l’action en temps réel, ce qui montre que la production n’a pas cherché l’audience à tout prix (les résultats n’ont pas été meilleurs dans les 148 pays où  l’opéra a été retransmis).  Placido Domingo en tête d’affiche, Zubin Mehta à la baguette et Marco Bellochio à la caméra, l’effet « dramatique  en direct » hérité de l’époque héroïque de la RTF : on est mal venu de faire remarquer que la montagne a accouché d’une souris. Et pourtant… Est-ce le marbre des palais de Mantoue qui a refroidi le feu sacré ? Est-ce Domingo, dont la reconversion en baryton est - vocalement - problématique ? Est-ce Verdi qui ne s’accommode pas du gros plan permanent voulu par Bellochio ? Toujours est-il qu’une fois encore, l’opéra a rejeté le confort moderne. Reste la beauté du geste, ce qui n’est pas si mal dans le paysage audiovisuel actuel.  

François Lafon

Les voilà qui recommencent! Après Tosca (1992) et La Traviata (2000), c’est Rigoletto que les télés de cent-trente-huit pays vont diffuser en direct, dans les lieux et aux heures où l’action est censée se passer. C’est moins absurde que la récente Traviata (encore elle) en direct de la gare de Zürich ou La Bohème filmée live dans un centre commercial. Pour Tosca, les fans s’étaient levés à six heures du matin, heure à laquelle se passe le 3ème acte. Cette fois, le dénouement s’adresse aux couche-tard : 23h30 dimanche 5 septembre, depuis le Castello du San Giorgio à Mantoue (photo). Le premier acte aura été donné la veille au soir au Palazzo Te, et le 2ème le jour même en matinée, au Palazzo Ducale. Cela s’appelle événementialiser l’événement. Et dire que si Verdi n’avait pas été obligé par la censure de transposer l’action dans un duché, sous prétexte que le spectacle d’un roi débauché n’était pas un bon exemple pour le peuple, Rigoletto se serait passé à Paris, à la cour de François 1er, comme dans la pièce de Victor Hugo ! La distribution est attirante, avec deux rescapés de Tosca : Placido Domingo - désormais baryton- dans le rôle-titre, et Ruggero Raimondi - toujours basse - en Sparafucile. La mise en scène est signée Marco Belloccio, ex-jeune loup du cinéma d’auteur, et Zubin Mehta, basé au Teatro Scientifico Bibiena avec l’Orchestre National de la RAI, retrouve les écouteurs qu’il portait pour diriger Tosca à distance. Les amateurs du direct et de ses aléas ne manqueront pas le triple rendez-vous, car la version DVD sera probablement nettoyée. Ainsi dans Tosca, seuls les nostalgiques du magnétoscope peuvent encore visionner le moment, au deuxième acte, où Domingo, suprêmement professionnel, opère un rétablissement acrobatique après s’être pris les pieds dans un câble mal fixé.

Sur France 3, le 4 septembre à 20h35 (acte I), et le 5 septembre à 14h15 (acte II) et 23h30 (acte III)

 

Si les mises en scène de Christoph Marthaler vous dépriment, si vous ne vous êtes pas remis de Tristan et Isolde à fond de cale (Bayreuth), de Kata Kabanova dans l’arrière-cour (Salzbourg), de La Traviata à la MJC (Paris),  regardez sur Arte + 7 Papperlapapp, le « babillage en papauté » imaginé par Marthaler pour le festival d’Avignon, dont il est cette année l’invité d’honneur. Cette animation de la cour du Palais de Papes en forme de patchwork géant, cette réflexion in loco sur l’état actuel du théâtre et du sacré, ponctuée de musiques artistement choisies, peut être utilisé comme un mode d’emploi de Marthaler metteur en scène d’opéra. Il y a un moment où le groupe de touristes qui investit ce saint lieu se recueille devant un caddy de ménagère, avant d’être dispersé  par une sonnerie d’alarme. Or qu’y-a-t-il dans ce caddy suspect ? Une baguette de pain, qu’un des assistants va briser et manger sur un autel jouxtant une énorme machine à laver, tandis que résonne le leimotiv du Graal de Parsifal. Si le symbole vous laisse froid, vous n’êtes décidément pas prêt à  embrasser la foi marthalérienne. A moins que votre résistance ne soit le premier signe de votre conversion. 

François Lafon

En zappant, arrêt sur la chaîne catholique KTO (prononcer Katéo). Dom Thomas Diradourian, professeur à la Communauté St Martin, parle de la Liturgie des heures, laquelle incite à adopter le rythme de prière de la vie monastique. « Le chant grégorien, dit-il en substance, est la musique de la prière, car c’est celle qui laisse le moins d’espace entre la parole divine et le chant ». Et de citer Saint Augustin (« Quand la parole se termine, le chant commence ») pour ajouter que c’est sa simplicité qui fait de cette musique le portail de l’harmonie céleste : « Jordi Savall, qui aime faire voisiner dans ses concerts les harmonies d’ici et d’ailleurs, m’a conforté dans l’idée que ce sont partout les formes les plus primitives, les plus répétitives de la musique qui sont utilisées à des fins de prière ». Soit. La suite est moins claire : « Imaginez l’architecte de Notre-Dame de Paris regardant les plans d’une église moderne. Ne serait-il pas tenté de penser qu’il a tout compris avant les autres ? On ne pourrait le contredire, tout en tenant compte de sa compréhensible difficulté à apprécier la noblesse de la modernité ». En bref - et compte tenu de la « noblesse de la modernité » - la beauté parfaite (donc divine) est dans le grégorien, comme elle est dans la nef et les tours de Notre-Dame. Cela induit qu’en se complexifiant, la musique a perdu sa vertu première, qui est l’accès à l’indicible. Mais Notre-Dame n’a déjà plus grand-chose à voir avec la simplicité du grégorien. Et Bach, avec ses harmonies compliquées ? Et Mozart, qui intercale de véritables airs d’opéra dans sa Messe en ut ? Et Bruckner le mystique, dans ses symphonies répétitives autant que contemplatives ? Et Olivier Messiaen, qui recherche les Couleurs de la Cité céleste en empilant savamment litanies et chants d’oiseaux ? Tout autant que ceux de la providence, les desseins de l’art sont, aurait dit Borges, un jardin aux sentiers qui bifurquent. 

L'Orchestre Philharmonique de New-York a trouvé le bon filon : c'est Alec Baldwin qui présente depuis le mois d'octobre ses concerts hebdomadaires retransmis par la radio WFMT. « Dans un monde où la musique a de moins en moins de visibilité, un tel ambassadeur est de l'or pur », se réjouit Alan Gilbert, le directeur de l'Orchestre, tandis que l'acteur réplique modestement : « Je ne me considère pas comme un membre du NYPO. Tout juste comme le passeur de balles ». Et de renchérir : « Il aurait été plus évident d'aller chercher des acteurs de théâtre comme Glenn Close, Kevin Kline ou Sigourney Weaver, mais non, c'est justement la star d'un des shows télévisés les plus frivoles qu'ils sont allés chercher ». On ne sait pas encore si l'audience des concerts a fait un bond, mais la presse et le net ont largement relayé l'information, et le buzz fonctionne à plein. Avis à ceux qui voudraient encore prendre un air doctoral pour parler de la musique.
Plan fixe sur une Citroën qui s'éloigne et franchit un pont. Le mot « fin » apparaît. Une voix off féminine annonce que le bonus écologique et la prime à la casse du gouvernement vont bientôt baisser. En fond sonore, Maria Callas chante « Dammi tu forza, o cielo », au 2ème acte de La Traviata : « Donne-moi du courage, ô ciel. Et maintenant il faut lui écrire. Que lui dire ? » Pour une fois, la publicité utilise l'opéra avec un peu de finesse. Nous sommes loin du Barbier de Séville parfumé au café ou de La Reine de la Nuit comptant les grains de riz. A moins qu'il ne s'agisse d'une coïncidence. Comme dit Jean-Luc Godard, qui s'y connait en collages sémantiques : « Avec une musique adéquate, n'importe quelle image prend un relief insoupçonné ».
lundi 30 novembre 2009 à 19h28
Dans son blog pluridisciplinaire mezetulle.net, la philosophe et musicographe Catherine Kintzler, auteur d'ouvrages autorisés sur Jean-Philippe Rameau aussi bien que sur le port du voile islamique, commente le match au cours duquel le Quinze de France de rugby l'a emporté sur les Springboks d'Afrique du Sud, le 27 novembre à Toulouse. L'oreille aux aguets même en pleine mêlée, elle ne manque pas – comme la plupart des commentateurs -, d'attribuer une part de la déroute des Springboks au massacre de l'hymne sud-africain par le chanteur de reggae Ras Dumisani. Mais quel autre chroniqueur, sportif ou non, a relevé que le baryton-basse toulousain Jean-Philippe Lafont - qui a chanté, lui, La Marseillaise de manière à dynamiser ses compatriotes -, a été qualifié de ténor par le présentateur de France 2 ? Comme d'habitude, la musique fait figure de maillon faible. En l'occurrence, elle a pourtant été déterminante.
mardi 10 novembre 2009 à 12h50

Samedi 7 novembre. En direct sur France 2, Natalie Dessay et Philippe Torreton participent au TV show de Laurent Ruquier On n'est pas couchés. Ils ont été interviewés en début d'émission, mais depuis une bonne heure, ils font tapisserie, sporadiquement invités à réagir aux prises de bec entre Benoit Hamon (porte parole du PS) d'abord, Kool Shen (membre de NTM) ensuite, avec les deux Eric (Zemmour et Naulleau), polémistes permanents de l'émission. A une heure, nouveau coup de projeteur sur la chanteuse et le comédien, expédiés en une minute chacun. « Votre actualité : un DVD Donizetti et un CD intitulé Mad Scenes », dit Ruquier à Dessay. « Qui c'est Donizetti ? On ne le connait pas bien, celui-là. » Réponse sèche mais diplomatique de la diva, qui sait qu'en matière de promo, la fin justifie les moyens. Eh oui, même à une heure du matin, Ruquier, qui avait pourtant l'air de connaître son sujet en interviewant Dessay, se croit obligé de faire l'ignorant. Audimat oblige ? Ce serait en revanche faire injure au public que d'insinuer qu'il ne connaît pas par cœur la discographie de Kool Shen et de son compère Joe Starr.

mardi 13 octobre 2009 à 08h33
Première historique : Marge Simpson - unique playmate à la peau jaune, aux cheveux bleus (ça, ce n'est pas sûr) et aux mains à quatre doigts - fait la une du magazine Playboy en octobre 2009. Comme quoi la série animée TV la plus agressivement laide produite par le Nouveau Monde n'est pas dépourvue d'un certain érotisme. Autre particularité de cette charge de la famille américaine : un compositeur figure dans son générique, à savoir Beethoven, dont le buste orne la salle de classe où Lisa (la fille Simpson) pratique le saxophone. Le grand Ludwig Van, qui sur aucun de ses portraits n'affiche une franche gaieté, a l'air ici particulièrement vexé de la façon dont on traite son art. Nous ne sommes pas si loin de la discrète citation de Mahler incluse dans le générique de Six Feet Under, autre série culte, qui met en scène une famille d'entrepreneurs de pompes funèbres.
 

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