Le 19 juin prochain à la Maison de la Radio, vente aux enchères de 5000 disques vinyle issus de la discothèque de Radio France, installée boulevard Ney à Paris (4000 m2, 47 employés, 1,5 million de disques, toutes les émissions depuis les origines, milliers de partitions, livres, revues, etc). But de l’opération : numériser l’ensemble du fonds, dont seulement 20% est aujourd’hui scanné. Un océan dans lequel vont plonger les Victoires de la musique classique 2016, diffusées hier 24 février depuis la Halle aux Grains de Toulouse sur France 3 et France Musique. Pour l’éternité - si tant est que le support numérique soit aussi pérenne que le support physique – on (mais qui ?) pourra une fois de plus constater que contenu classique et cadre de variétés ne font que se ringardiser mutuellement. Les Victoires pas classiques, diffusées le 12 février, n’ont, cela dit, pas davantage convaincu. Serait-ce que la vieille Europe ne soit définitivement pas douée pour ces fêtes auto-promotionnelles venues du Nouveau Monde ? Au moins, dans le rôle de l’ancêtre à vénérer, Johnny Hallyday a-t-il été mieux traité que Menahem Pressler, pianiste éminent du Beaux Arts Trio devenu le « Mozart Trio » dans la bouche de la présentatrice Claire Chazal.
François Lafon
Photo : Menahem Pressler © DR