Mercredi 4 décembre 2024
Le cabinet de curiosités par François Lafon
jeudi 9 décembre 2021 à 20h14
Qui n’est un jour tombé amoureux d’un opéra d’Haendel, de son chant et de ses voix ? Afin de s’y retrouver, Olivier Rouvière, spécialiste du répertoire baroque – ses ouvrages consacrés aux Arts Florissants (Gallimard, 2004) ainsi qu’à Métastase (Hermann, 2008) font autorité – en établit un vade-mecum instructif. Pas moins de quarante ouvrages écrits entre 1705 et 1741 où culminent Rinaldo, Giulio Cesare, Orlando, Ariodante, Alcina ou Serse, mais dont sont exclus Hercules et Semele, pourtant « représentés dans nos actuels théâtres lyriques », mais, comme le rappelle l’auteur, créés à l’origine « à la façon d’oratorios, sans scénographie ». Les voici donc le plus simplement du monde, dans l’ordre chronologique, précédés de diverses considérations sur les livrets et leurs auteurs, les pasticci, l’humour du compositeur ou encore son inventivité mélodique et son art du réemploi. Premiers pas en Allemagne avec Almira créé à Hambourg en 1705, puis les années de formation en Italie avec un Rodrigo florentin deux ans plus tard suivi d’une Agrippina vénitienne (1709) avant l’installation à Londres : « A-t-il alors conscience qu’il y a pour lui une place à prendre en Angleterre ? » Timides débuts avec la compilation Water Music issue de fragments instrumentaux tirés de ses opéras, puis succès immédiat en 1711 avec Rinaldo, « sur un canevas de revue musicale s’inspirant vaguement de La Gerusalemme liberata du Tasse » et un livret en anglais du directeur du théâtre. Haendel y « réutilise sans vergogne ses partitions italiennes pour une partition troussée en moins de deux semaines ». Chaque ouvrage est replacé dans son contexte avec, outre son histoire, un commentaire critique sur les différents numéros de la partition. Olivier Rouvière n’a pas oublié d’ajouter une large sélection audio et vidéo « par ordre de préférence » de tous les ouvrages qui désormais bénéficient sans exception d’au moins un enregistrement recommandé… voire sept pour Serse ! Une aide précieuse pour s’y retrouver autant que pour se délecter de l’art lyrique du Saxon… qu’on espère suivie (?) d’un second volume consacré à la non moins fameuse série d’oratorios, dont plusieurs d’une construction dramatique égale à celles des plus grands opéras.                  
Franck Mallet

Olivier Rouvière, Les opéras de Haendel, Van Dieren, 360 p., 22 €

 

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