A la rubrique « Activité » de l’opuscule « L’Opéra National de Paris en 2010 », on trouve, entre autres statistiques, un bilan de fréquentation. Pour le ballet, le classique est en tête : 100% de jauge physique (à ne pas confondre avec la jauge financière, qui peut différer de 1 ou 2%) pour La Bayadère, Casse-Noisette ou Le Lac des cygnes. 100% aussi pour les grands noms : John Neumeier (La Dame aux Camélias), Pina Bausch (Le Sacre du Printemps), Anjelin Preljocaj (Siddharta) ou le Béjart Ballet Lausanne. 74% seulement, en revanche, pour Kaguyahime, pourtant signé Jiri Kylian. Bilan tout aussi parlant pour l’opéra. Parmi les nouvelles productions, Wagner reste une valeur sûre (100% pour L’Or du Rhin et La Walkyrie, pourtant malmenés par la critique), Natalie Dessay rassemble ses fans (100% pour La Somnambule), alors que le « Werther du siècle » (Jonas Kaufmann, Benoit Jacquot) ne fait que 96%, tout près du difficile Faust de Philippe Fénelon (95%). Mais Mathis le peintre de Paul Hindemith, pourtant très médiatisé, ne dépasse pas les 85%, et La petite Renarde rusée de Janacek (une reprise, dans la superbe mise en scène d’André Engel) tient le pompon rouge avec 61% de fréquentation. Tous ces chiffres doivent bien sûr être relativisés (Garnier ou Bastille, nombre de représentations). L’opéra aura attiré 406 333 spectateurs, le ballet 325 007. 500 000 touristes auront par ailleurs admiré le Palais Garnier, qui reste un des monuments les plus visités de France. L’Opéra Bastille se visite aussi, mais tente moins de monde.
François Lafon