Intense, moelleux, contemporain, sophistiqué, sans prétention : cinq catégories constituant le MUSIC model dégagé par le Journal of Personality and Social Psychology (USA) à partir d’un panel de 250 000 personnes sur une période de dix années. «Nous sommes partis de l’idée communément admise que le goût musical n’évolue plus une fois venu l’âge adulte, mais nos expériences et nos recherches dans d’autres domaines de la psychologie nous ont convaincus du contraire, » déclare en guise de préliminaire Arielle Bonneville-Roussy, du département de psychologie de Cambridge. Musique intense - punk et metal puis pop et rap - pour les ados en quête d’identité, moelleuse et contemporaine – electronic et R&B – pour les jeunes adultes avides de découvrir l’(es) autre(s) et de partager ses émotions, sophistiquée – jazz, classique – et sans prétention - country, folk, blues – pour un âge mûr partagé entre « l’esthétique complexe de haute culture liée au statut social et à l’intelligence acquise » et « le sentiment de la famille, de l’amour et de la perte ». « Epuisé par le travail et la famille, on a besoin de détente », précise le rapport. Amalgame significatif, impliquant que le jazz est avant tout nostalgique et le classique essentiellement lénifiant. Des clichés qui ont décidément la vie dure.
François Lafon