Samedi 27 avril 2024
Le cabinet de curiosités par François Lafon
Meyerbeer l’insaisissable
lundi 10 septembre 2018 à 18h13
Aux Editions Actes Sud : Meyerbeer par Jean-Philippe Thiellay, en parallèle avec la reprise des Huguenots à l’Opéra Bastille. En 1985, à l’occasion de la recréation de Robert le Diable au Palais Garnier, le journaliste et opératographe Sergio Segalini publiait Meyerbeer, diable ou prophète ? (Editions Beba). L’année dernière, l’universitaire Violaine Anger donnait un Giacomo Meyerbeer aux Editions Bleu Nuit, alors que le Deutsche Oper de Berlin affichait Le Prophète. Trois manières d’appréhender le phénomène : militante (Segalini), polémique (Anger), historique (Thiellay). Pas de plaidoirie ni de réquisitoire à propos de ce compositeur aussi délaissé qu’il a été adulé sous la plume de ce dernier, n° 2 actuel de l’Opéra de Paris et co-auteur avec son père Jean Thiellay d’un Bellini et d’un Rossini sensiblement plus engagés dans la même collection de succinctes biographies (voir ici). Tout un siècle traversé en cent-cinquante pages pourtant, à la suite et au rythme trépidant du Berlinois Jakob, devenu Giacomo en Italie et Jacques à Paris, où il fixera en quatre blockbusters (les trois déjà cités plus L’Africaine) les canons du grand opéra à la française. Comment en effet appréhender la musique de Meyerbeer, ou plutôt ses musiques, captant l’air du temps et des lieux, innovant sans dérouter, faisant son miel d’un art du chant en mutation ? « Beaucoup de bruit pour rien », s’acharneront les réfractaires, « le prototype du théâtre musical » répondront les adeptes. Et si le génie singulier de Meyerbeer était, justement, d’être insaisissable ? 
François Lafon

Meyerbeer, par Jean-Philippe Thiellay. Actes Sud, 192 p., 19 euros (13, 99 euros en livre numérique)
 

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