Curieuse discrétion : le 9 juillet 2011 à Matamoros (Mexique), dix-huit personnes sont enlevés par un cartel de la drogue. Parmi elles, un homme de trente-cinq ans, Rodolfo Casares, et son épouse Ludivine Barbier Casares, habitant Saint-Sauveur (Isère). Le 11 juillet, les femmes et les enfants sont relâchés. Le 17, une rançon de 100 000 dollars est versée, mais aucune libération ne s’ensuit. Les raisons de l’enlèvement sont floues : Rodolfo Casares pourrait avoir un homonyme lié aux milieux de la drogue, à moins que le responsable ne soit son grand-père, dont la maîtresse aurait eu des enfants qui feraient partie d’un cartel rival (!). Ludivine Casares dépose plainte. Au Quai d’Orsay, on lui répond que l’affaire est compliquée, car son mari n’était qu’en voie de naturalisation lors de son enlèvement. La presse se mobilise partout, sauf en France, où le torchon brûle avec le Mexique, suite à l’affaire Florence Cassez. Ludivine Casares profite aujourd’hui de la réception à l’Elysée du futur président mexicain Enrique Pena Nieto pour remuer ciel et terre. « C'est l'otage oublié. Je veux que la France entière le sache » déclare-t-elle au Figaro. Précision : Rodolfo Casares n’est ni journaliste, ni humanitaire, il est chef d’orchestre, directeur musical du théâtre de Bremerhaven (land de Brême) en Allemagne. Pas assez médiatique, peut-être.
François Lafon
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