Un sujet pour Binet, dont on espère qu’il ne tardera pas trop à livrer la suite de son album Haut de Gamme (Dargaud). Nous sommes le dimanche 12 septembre devant la cathédrale d’Angoulême, à la sortie de la grand-messe. « Un monsieur que je ne connaissais pas m’attendait, rapporte l’organiste Frédéric Ledroit dans les colonnes de La Charente libre. Il a commencé par un véritable interrogatoire en me demandant si j’étais croyant. Il m’a dit que je jouais trop fort, que je l’avais empêché de prier, que ma musique était cauchemardesque. Je rentre d’un concert en Italie, j’ai fait de nombreux disques, je suis reconnu. On peut ne pas aimer ce que je fais, mais là, j’ai senti de la haine ». L’organiste reçoit un second coup sur la tête quand son agresseur verbal se présente : « Jacques Millon, préfet de Charente ». « Je lui ai simplement dit que les orgues étaient trop puissantes compte tenu de la taille de la cathédrale, se défend ce dernier, qui n’est autre que le frère de Charles Millon. Je me suis exprimé en tant que paroissien. Si je lui ai dit que j’étais le préfet, c’est uniquement par honnêteté ». Conclusion de Frédéric Ledroit : « Quand un Etat se met à vouloir bâillonner les artistes, cela fait très peur ». Là, l’artiste extrapole peut-être un peu. Il est vrai que par les temps qui courent, l’Etat est dans un si drôle d’état…
François Lafon