Au Collège des Bernardins (Paris 5ème), soirée profane – à la fois show-case et concert public – de deux nouvelles recrues Deutsche Grammophon : le pianiste Simon Ghraichy et le collectif D.I.V.A. Le jeune virtuose classique mais pas seulement et les prime donne classiques sans l’être tout en l’étant : une sorte d’alpha et oméga de l’étiquette jaune, tournant plus que jamais le dos à son intimidant passé. Look décoiffant et fort tempérament (voir ici), Liszt et Granados, Guarneri et Marquez au programme (un avant-goût de son futur CD, enregistrement en novembre) : le pianiste franco-mexicano-libanais allie ressources musicales et petit quelque chose qui fait les stars. D.I.V.A se démarque aussi, mais dans une autre catégorie : trois sopranos, deux mezzos et un quatuor à cordes (excellent), Manon Savary (fille de Jérôme) à la mise en scène, Marcel Dussarat aux costumes, et un parti-pris drastique : expédier en moins de dix minutes les grands titres du répertoire lyrique. Ce soir, version de concert mais en costumes – entre Bal des vampires et Mozart l’opéra rock – de La Traviata (avec mezzo aux bas troués en père noble), La Flûte enchantée (ouverture vocale à la Swingle Singers, joute Pamina-Reine de la Nuit) et Carmen (éventail pour tout le monde). Opéra sans douleur pour public pressé, au point musicalement, dramatiquement à définir. Succès possible - dans la lignée de Kimera (The Lost Opera) - si promotion adéquate.
François Lafon
Photo : D.I.V.A. © DR