Mercredi 4 décembre 2024
Le cabinet de curiosités par François Lafon
Pablo Casals, conscience et bonne conscience
lundi 20 août 2012 à 09h33

Parallèlement au soixantième festival de Prades (26 juillet – 13 août) : Pablo Casals, un musicien, une conscience de Jean-Jacques Bedu en Découvertes Gallimard. Comme souvent dans cette collection d’initiation, c’est la deuxième couche de lecture – ces colonnes en petits caractères commentant les photos et précisant le texte principal – qui est la plus parlante. Comme Yehudi Menuhin, et parce qu’il a lui aussi servi de grandes causes au moyen de la musique, Casals est sujet aux envolées sans filet, citées en fin de volume, dans la partie Témoignages et documents : « Un homme dont l’art impétueux se lie au refus le plus strict de pactiser avec le mal » (Thomas Mann), « Où se trouve Casals, tout est possible » (Eugène Ysaÿe), « Casals est né violoncelliste, comme d’autres bruns ou blonds » (Bernard Gavoty). Le musicien certes, mais d’abord la conscience. Au moins Jean-Jacques Bedu échappe-t-il à la bonne conscience. Casals se battant pour la cause catalane, Casals rompant avec ses partenaires Jacques Thibaud et Alfred Cortot pour raisons politiques (les deux autres, le second surtout, collaboreront avec les nazis), Casals refusant les dictatures de droite comme de gauche et se réfugiant à Prades où accourront ses plus illustres collègues pour l’amour de Bach, Casals, aussi et surtout, faisant du violoncelle l’égal des rois violon et piano, sont des faits révélant assez la dimension de l’artiste, sans que l’auteur ait besoin d’avoir recours aux habituelles envolées sans filet.

François Lafon

Pablo Casals, un musicien, une conscience de Jean-Jacques Bedu. Découvertes Gallimard, 128 p., 13,60 €

 

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