Dans le magazine Classica : Musique classique et télévision : et si le jour se levait enfin ? Le constat contredit le titre. Le jour se lève sur Mezzo et Mezzo HD, chaînes jumelles pratiquant la musique haut de gamme, mais payantes. Il entretient une lueur persistante sur Arte, où la musique (influence de l’Allemagne ?) n’est pas traitée en parent pauvre de la culture. Nuit presque noire, en revanche, sur les chaînes généralistes : Victoires de la musique annuelles et poussiéreuses, diffusion en pleine nuit de programmes sous-traités, accords avec les Opéras de Lyon et de Paris (mais là aussi, programmes annoncés comment, et diffusés à quelle heure ?). Le temps où Musiques au cœur passait tous les dimanches à 22h fait figure d’âge d’or. Seule planche de salut, nous dit-on : le mélange des genres. Le classique est amer ? Ajoutez-y un peu de variétés. Audience correcte pour Musiques en fêtes au Théâtre antique d’Orange, avec pointures classiques (Ruggero Raimondi) et stars modernes tous publics (Adamo ou Nolwenn Leroy, pas Sexion d’Assaut), chiffres encourageants pour la Grande Battle (airs classiques adaptés en pop) présenté par Naguy et Jean-François Zygel, survie durable de La Boîte à musique du même Zygel, avec peoples expliquant que le classique, ils en ont toujours rêvé, espoirs pour Berlingot, classique soft estival présenté par Patricia Petibon le vendredi sur la 2. Les audiences, toujours elles, jusque sur les chaînes dispensées de publicité en soirée. Même avec Roberto Alagna, Turandot de Puccini en direct d’Orange (France 3, 31 juillet) sera battu par un match de football ou une rediffusion de Cold cases. La grande musique, culture de classe ? La réponse risque de ne pas être politiquement correcte.
François Lafon