Mardi 19 mars 2024
Concerts & dépendances
mercredi 11 mars 2020 à 12h43
Quand Louis XIV inaugure les Invalides, on joue le Te Deum de Michel-Richard de la Lande. Pour célébrer le 350ème anniversaire de cette institution, celui de Marc-Antoine Charpentier fait l’affaire, du moins le plus connu, en ré majeur. Pour renforcer le côté majestueux de ces pompes et circonstances à la française, Hervé Niquet et son Concert Spirituel commencent par les deux Marches avec timbales et trompettes prévues à l’origine par le compositeur, mais la plupart du temps passées sous silence depuis que le début de ce Te Deum est devenu un tube mondial grâce à l’Eurovision. Dans ce répertoire, l’Ensemble est à son affaire : l’orchestre caracole, les bois (superbes) se frayent un joli chemin, les solistes et le chœur s’en donnent à cœur joie et le chef se livre à son numéro favori de bateleur. Hervé Niquet se compare parfois à l’une de ces figurines qu’on trouve dans les bazars chinois et agitent le bras de manière mécanique, il n’en est rien ici : ses moues, ses regards, ses frémissements de la main et l’envolée de ses bras donnent le ton, le tempo (vif), et assurent la réussite de cette interprétation.
Avant ce Te Deum, le concert débute avec des motets de Charpentier composés lorsqu’il était au service de la duchesse de Guise. Destinés à célébrer, eux aussi (la Vierge, quelques saints et un mariage...), ils donnent à entendre les subtilités de Charpentier, son sens des contrastes et de la mélodie. Après les avoir entendus, la duchesse de Guise se précipitait, paraît-il, chez son confesseur pour avouer qu’elle avait succombé à leur suavité. La suavité n’est pas le principal caractère du Concert spirituel, mais on a succombé nous aussi.
Gérard Pangon
 
Cathédrale Saint-Louis des Invalides 10 mars 2020 (Photo © DR)

 

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