Vendredi 19 avril 2024
Concerts & dépendances
Un Don Pasquale sans trêve
samedi 18 février 2012 à 09h48

Tout est contraste, dans Don Pasquale, la farce y côtoie la tragédie, et la violence, la sensualité. On attendait Denys Podalydès au tournant. Placer Don Pasquale sous l’étoile de Fellini, et plus particulièrement de La Strada, faisait craindre que les excès de l’auteur d’Amarcord ne fassent pas bon ménage avec une scène d’opéra. Il les évite, et c’est tant mieux, servi par une scénographie qui joue des contrastes sans verser dans la caricature. Le spectateur peut ainsi pleinement profiter d’un plateau italien à la diction impeccable, d’une brochette de chanteurs doublés d’acteurs plein d’énergie. Côté hommes, Alessandro Corbelli mène la danse du début à la fin avec aisance jouissive, et Gabriele Viviani est un baryton comme on aimerait en écouter plus souvent à Paris. Désirée Rancatore, bien que parfois trop en force, charme par son jeu espiègle et un registre aigu tonique et élégant. Mais la palme revient à Francesco Demuro. La première apparition en France du ténor fera date : sa prestation minorée par un trac perceptible promet un futur brillant. Dans ce spectacle rehaussé par les costumes de Christian Lacroix la fausse note vient de la fosse. Malgré bien des efforts, Enrique Mazzola ne parvient pas à faire décoller l’Orchestre National de France. Dommage, sinon, le plaisir aurait été total.

Albéric Lagier

Paris Théâtre des Champs Elysées 19, 21 et 23 Février Photo © DR

 

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