Paris l’été, ville morte ? Pour le mélomane (et l’amateur de théâtre, de ballet, etc.), oui. Ou presque. Il faut bien chercher. Il y a le consensuel Paris Quartier d’été, et à peu près rien, si ce n’est le festival Jeunes talents, dont la localisation (l’hôtel de Soubise, alias les Archives Nationales) rappelle le légendaire Festival du Marais, et dont la programmation a des airs de Festival Estival, légendaire lui-aussi, et datant de l’époque où l’on pouvait aller tous les soirs au concert pendant la période où la ville dort. Hier, concert dans la Salle des Gardes, où Jeunes talents donne sa saison d’hiver, la plus estivale cour de Guise étant impraticable pour cause de mauvais temps. Au programme : Brahms, Schubert et Nicolas Bacri, le compositeur en résidence cette année. Salle pleine, public de mordus, voire d’habitués, allant du très jeune au très âgé, honnête succès pour le pianiste François Dumont et le violoniste Julien Szulman - qui participait, il y a quinze jours à Gaveau, au concert de l’Académie Seiji Ozawa. Aujourd’hui, Handel et Purcell par un contre-ténor néerlandais. Demain, le Trio Paul Klee dans un programme Liszt, Takemitsu, Chostakovitch. Du sérieux, dans une atmosphère familiale, et, peut-être, la chance d’être les premiers à entendre des stars de demain. Une entreprise d’utilité publique, en somme.
François Lafon
Jeunes talents. Tél. 01 40 20 09 34 – www.jeunes-talents.org – (Photo : Nicolas Bacri et ses interprètes)