Vendredi 26 avril 2024
Concerts & dépendances
Herbert Blomstedt, le romantisme au sommet
samedi 18 décembre 2021 à 19h18
On a beau adorer le baroque, les interprétations « historiquement informées » et les compositeurs méconnus de la Renaissance, entendre les Symphonies de Brahms dirigées par Herbert Blomstedt, ça remet le romantisme en place, et ça fait du bien. Pas forcément parce que le chef de 94 ans a connu Furtwängler et Bernstein, non, c’est juste une question de tempérament, une manière de faire chanter l’orchestre, de mener les thèmes à leur épanouissement, de laisser respirer les solos d’instruments à vent. Dans chacune des Symphonies de Brahms, qu’on connaît presque par cœur, on a ses repères, les passages qu’on dévore avec avidité, ceux qu’on (re)découvre, qui jaillissent au milieu des sonorités brahmsiennes des cordes. Dans la Troisième, le mouvement le plus attendu est peut-être le troisième, celui d’Aimez-vous Brahms : Herbert Blomstedt le dirige tout en ondulations, en clarté (magnifique solo de cor) avant un finale d’un dynamisme fou où l’Orchestre de Paris donne sa pleine mesure. Après l’entracte, la Quatrième, avec ces tierces délicatement posées, envoûtantes, comme le ressac de la mer. D’emblée, on est pris. Et on le sera jusqu’au bout. Herbert Blomstedt se penche vers les violoncelles pour mieux les faire dialoguer avec les cors, joue magnifiquement sur les nuances et les contrastes, dirige ample, soigne les phrasés, avec naturel : il a Brahms en lui. Et l'Orchestre de Paris le suit comme un seul homme. Accueillie par une formidable ovation, cette Quatrième de Brahms est digne de figurer dans une anthologie. 
Gérard Pangon
 
Philharmonie de Paris 16 décembre (Photo © DR)
 
 

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