5 septembre, grande Salle du Palais, 3 000 personnes. Paavo Järvi dirige l’Orchestre de Paris : pour commencer, une ouverture du Corsaire de Berlioz menée tambour battant au détriment de l’imagination ; pour finir, une Symphonie avec orgue de Saint-Saëns des grands jours ou presque, avec en soliste (si l’on peut dire) un Thierry Escaich soucieux, par sa retenue, de ne pas maltraiter le fragile instrument à sa disposition. Entre les deux, le concerto pour violon de Britten, sans grande substance mais admirablement servi par la Norvégienne Vilde Frang.
6 septembre, dans la même salle, second concert de l’Orchestre de Paris, clos par une phénoménale Cinquième Symphonie de Prokofiev, après une Première Symphonie d’Enesco. Celle-ci fut créée en 1905 à Paris, où, sans trop y croire, on espère l’entendre bientôt, d’autant que Järvi sait la diriger : musique aux relents brahmsiens, wagnériens et berlioziens mais s’imposant surtout par sa rudesse. Elle ne coule pas toujours de source, et c’est fort bien ainsi.
Ailleurs, dans la salle de l’Ateneul, l’excellent Ensemble Profil fit entendre six œuvres d’autant de compositeurs roumains, dont l’un nommé Adrian Enescu, témoignant d’une heureuse concision et d’un savoir-faire certain. Succès mérité aussi pour l’Allemand Jörg Widmann grâce à son éblouissant concerto pour trompette et aussi à sa vaste Messe (2005), dernier volet d’un trilogie transférant des formes vocales à l’écriture pour grand orchestre. La Philharmonie de Cluj était de la fête. (à suivre)
Marc Vignal
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