Au théâtre de l’Athénée, Miss Knife chante Olivier Py. Une version music-hall de Dr Jekyll et Mr (Mrs) Hyde : « Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que je réapparais dans les moments politiques où il n’y a plus d’autres solutions que de mettre un masque et de chanter ». Remercié à l’Odéon, désigné pour 2014 comme directeur du festival d’Avignon, Py profite de l’entre-deux pour remettre le masque. A quelques mètres de l’Athénée, au Palais Garnier, l’Opéra reprend sa mise en scène du Rake’s Progress de Stravinsky : music-hall et pacte avec le diable pour la chute d’un libertin. Fourreau lamé et bas rouge sang, Py le libertin a l’air de Mackie-le-Surineur dans L’Opéra de Quat’sous (Knife = couteau) déguisé en Marlène Dietrich. Entouré de quatre formidables instrumentistes, dont le pianiste Stéphane Leach qui a mis la plupart de ses textes en musique, il chante « Dans un théâtre noir », « Chanson des perdants », « Châtiment de la nuit », « Ne parlez pas d’amour ». La salle rit jaune, il jubile, la provoque (« Que ceux à qui leurs parents ont transmis leurs frustrations lèvent le doigt ») et s’en va dans un frou-frou de fourrure blanche (« J’étais bipolaire, je ne suis plus que polaire »). En juin 2013 à l’Opéra de Munich, il monte Le Trouvère de Verdi, une histoire où personne ne sait très bien qui est qui.
François Lafon
Théâtre de l’Athénée, Paris, jusqu’au 27 octobre. Tournée en France et Belgique jusqu’à la fin de l’année. Photo © DR