Concert Ravel par l’Orchestre de Paris sous la pyramide du Louvre (mardi 18) et à la salle Pleyel (mercredi 19). Pierre Boulez, handicapé par une affection des yeux, est présent mais a passé la baguette au Finlandais Mikko Franck. Chaises musicales : Franck, qui lui-même annule souvent pour raisons de santé, est encore auréolé du succès d’un Tristan et Isolde, en octobre à Pleyel, où il remplaçait Myung Whun Chung. Son Ravel n’est pas boulézien : il est compact, coloré, spectaculaire. L’orchestre, sous haute tension, se surpasse. Entre un Alborada del gracioso électrique et un Daphnis et Chloé (ballet intégral, mais sans le choeur) en cinémascope, on oublie les efforts de la mezzo Nora Gubisch pour faire comprendre le texte de Shéhérazade. A la fin, Franck annonce le départ à la retraite du contrebassiste Bernard Cazauran, présent depuis 1967 (« Je n’étais pas né », précise-t-il). Fleurs, banderole : une fête de l’orchestre. Que le génie d’orchestrateur de Ravel cache un monde mystérieux, que les moments de tendresse ne soient pas des longueurs mais des pistes lancées par ce compositeur secret n’est pas à l’ordre du jour.
François Lafon
Concert (à Pleyel) diffusé en direct et accessible jusqu’au 19 juin 2013 sur Arte Live Web. Diffusé ultérieurement sur Mezzo. Photo © DR