Samedi 27 avril 2024
Profusion d'idées
Dans le sillage de Liszt, une impressionnante Française à découvrir
Marie Jaëll

Née Trautmann, la pianiste et compositrice Marie Jaëll (1846-1925) voit le jour en Alsace. Elève de Henri Herz au Conservatoire de Paris où elle remporte un premier prix, et en composition de Camille Saint-Saëns, elle épouse le pianiste Alfred Jaëll, de quatorze ans son aîné, comme elle enfant prodige, et effectue avec lui plusieurs tournées. Sa première période de création se termine en 1874 avec les Valses opus 8 pour piano à quatre mains. Grande admiratrice de Liszt, elle est reconnue par lui : il joue avec diverses variantes les Valses avec Saint-Saëns à Bayreuth. On doit aussi à Marie Jaëll plusieurs ouvrages pédagogiques dont le dernier (« La Main et la Pensée musicale ») paru à titre posthume. Pour piano, elle compose de nombreuses pièces caractéristiques, et termine sa carrière de compositrice avec un recueil ambitieux, publié chez Heugel en 1874, inspiré par Liszt et enregistré ici : « Ce qu’on entend dans l’Enfer, le Purgatoire, le Paradis - Pièces pour piano d’après une lecture de Dante. » Dix-huit pièces au total, en trois groupes de six et aux titres éloquents, parmi lesquels Poursuite et Sabbat (groupe 1), Pressentiments, Remords et Obsession (groupe 2), Apaisement, Hymne et Contemplation (groupe 3). Dans une lettre à Saint-Saëns d’août 1893, Marie Jaëll écrit avoir été assaillie pendant son travail par une « profusion d’idées ». Elle exagérait à peine, on a là une découverte qui mérite qu’on s’y attarde.
Marc Vignal
 

Marie Jaëll : Ce qu’on entend dans l’Enfer, le Purgatoire, le Paradis - Pièces pour piano d’après une lecture de Dante
Celia Oneto Bensaïd (piano)
1 CD Présence Compositrices PC001
1 h 09 min

mis en ligne le jeudi 5 janvier 2023

Bookmark and Share
Contact et mentions légales.
Si vous souhaitez être informé des nouveautés de Musikzen laissez votre adresse mail
De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.