Jeudi 28 mars 2024
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Les dix pépites de Gérard Pangon - 3 -
Victoria - Officium Defunctorum par Philippe Herreweghe

En 1605, lorsque Tomás Luis de Victoria compose son Officium Defunctorum, un Requiem a une double fonction : célébrer le défunt en priant pour le repos de son âme et apaiser la douleur de ceux qui restent en les confortant dans leur croyance en la vie éternelle. Pour un prêtre catholique convaincu comme le compositeur espagnol, l’essentiel est cette idée de résurrection : les premiers mots du Requiem comptent moins que les suivants, « que la lumière éternelle brille sur eux. » Sa messe des morts joue ainsi sur la clarté avec une mise en avant d’une partie de soprano qui « tire » la polyphonie vers la lumière, c’est-à-dire vers l’espérance. Cette démarche spirituelle, qu’on retrouve constamment chez Victoria qui n'a composé que de la musique sacrée, fait partie de celles dont Philippe Herreweghe et son Collegium Vocale de Gand sont familiers. Qui mieux qu’eux d’ailleurs pourrait chanter aujourd’hui ces œuvres méditatives qui nécessitent de croire que la musique est en elle-même une approche de la transcendance et de l’absolu ? Ce n’est pas seulement une question de légèreté, de pureté, de beauté ou de justesse des voix (tout y est toutefois), mais un état d’esprit, une volonté d’aller chercher ce qui se trouve au-delà les notes. Encore faut-il être capable de le faire. Ils le sont.
Gérard Pangon

Officium Defunctorum : Lectio secunda ad matutinum ; Missa pro defunctis ; Motectum ; Absolutio – Motets : O Domine Jesu Christe ; Domine non sum dignus ; Salve Regina ; Vadam et circuibo civitatem
Collegium Vocale Gent
Direction musicale : Philippe Herreweghe
1 CD Phi Outhere LPH005 (2012)
1 h

mis en ligne le mercredi 15 juillet 2020

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