Jeudi 25 avril 2024
Une douleur brûlante
Mémorable interprétation de Haydn par le Cuarteto Casals
Die sieben letzten Worte unseres Erlösers am Kreuz

Aujourd’hui comme à la fin du XVIIIème siècle, la « musique de la Passion » Les sept dernières Paroles du Christ en croix de Haydn est une de ses œuvres les plus connues et les plus appréciées. Commande venue de Cadix en Espagne, composée en 1786, elle réussit le tour de force de faire de succéder huit Adagios - une Introduction et un pour chacune de sept Paroles - sans engendrer la monotonie, grâce à un savant dosage des éléments de langage propres à la musique : tonalités, modes majeur ou mineur, indications de mesure, etc. Le Terremoto (Tremblement de terre) terminal sert d’exutoire à la tension accumulée. La version originale est pour orchestre, mais la version pour quatuor à cordes fut réalisée sans attendre par Haydn lui-même. Existe aussi une version vocale. Les enregistrements de la version quatuor sont innombrables, chaque formation ayant tenu ou tenant à s’y mettre. Difficile de dresser un bilan, mais la prestation du Cuarteto Casals est sûrement de celles dont on se souvient et vers laquelle on revient. Certains tempos pourraient être un peu plus lents (« Mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? »). C’est du moins ce qu’on se dit au premier contact, mais les sonorités pointues, incisives des interprètes - on les admire du début à la fin de l‘ouvrage - compensent amplement : la douleur dans ces Sept Paroles est très concrète, brûlante. Une incontestable réussite, rejoignant sur les sommets celle, au dramatisme plus expansif (six minutes de plus), du Quatuor Cherubini (EMI, 1989).
Marc Vignal

Les sept dernières Paroles du Christ en croix
Cuarteto Casals
1 CD Harmonia Mundi HMC 902162
1 h 12 min

mis en ligne le lundi 12 mai 2014

Bookmark and Share
Contact et mentions légales.
Si vous souhaitez être informé des nouveautés de Musikzen laissez votre adresse mail
De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.