Mercredi 24 avril 2024
Un adieu à la vie plein de vitalité
Iván Fischer et son orchestre en symbiose dans la Neuvième de Mahler
Symphonie n° 9

Iván Fischer a travaillé dur pour porter le Budapest Festival Orchestra (qu’il a fondé il y a trente ans avec Zoltan Kocsis) à un niveau exceptionnel. Il n'en faut pour preuve que  cette intégrale en cours des symphonies de Mahler, dont ce neuvième chapitre est comme les précédents une nouvelle démonstration de ce qu’une collaboration de longue haleine d’un chef avec ses musiciens peut donner comme résultat artistique. Raffiné, toujours à l’affût du sens des notes (il n’est pas l’ancien assistant de Nikolaus Harnoncourt pour rien), Iván Fischer a ce don rare de rendre nouvelle une œuvre mille fois entendue, et cette Neuvième n’échappe pas à cette règle. Si certains de ses choix peuvent sembler peu orthodoxes (mais Leonard Bernstein ne disait-il pas déjà que « rien n’est jamais assez exagéré chez Mahler » ? ), sa manière de mettre en valeur les détails dans une vision globale parfaitement cohérente est toujours d’une grande intelligence. Dans le long et difficile premier mouvement, il réussit parfaitement l’effet de suspension du temps dans les passages les plus éthérés sans casser pour autant la terrifiante progression. Iván Fischer ne se relâche pas dans les deux mouvements qui suivent : il ne prend pas à la légère le deuxième mouvement (idylle champêtre devenu, comme la Valse de Ravel, tourbillon incontrôlable) et dans le scherzo l’orchestre se couvre de gloire. Le finale est d’une poignante profondeur, plus lumineux et optimiste, si on peut dire, que d’habitude.
Pablo Galonce

Symphonie n° 9 en ré majeur
Budapest Festival Orchestra
Direction musicale : Iván Fischer
1 SACD Channel Classics CCS SA 36115
1 h 15 min

mis en ligne le lundi 27 juillet 2015

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