Vendredi 29 mars 2024
Tous modernes
Les Tetzlaff mettent sur un pied d’égalité Sibelius et Schoenberg
String quartets Sibelius-Schönberg

Sibelius-Schoenberg, même combat ? A priori, tout les sépare, avec le compositeur finlandais dans le rôle du champion d’un langage tonal menacé par les assauts de l’Ecole de Vienne menée justement par l’Autrichien. Ce disque bouscule un peu cette perspective convenue, du moins en ce qui concerne leurs quatuors à cordes, avec deux oeuvres quasiment contemporaines. Car à entendre le seul quatuor “officiel” de Sibelius (1909) joué aussi hardiment, il paraît aujourd’hui tout aussi moderne (mais d’une autre modernité) que le premier de Schoenberg (1905). L’interprétation du Quatuor Tetzlaff est grisante, vertigineuse même, d’une virtuosité qui met en valeur avec intelligence les audaces de Sibelius. L’opus 7 de Schoenberg (lui aussi dans la même tonalité de ré mineur) est l’une des premières oeuvres à valoir au compositeur un de ces scandales qui rythmaient la vie musicale viennoise au début du XXème siècle. La construction est si serrée qu’elle peut paraître étouffante : pendant trois quarts d’heure pas de pause entre les mouvements, pas un détail qui ne soit directement lié au noyau de motifs initial. Les Tetzlaff aérent la perspective, dégagent les lignes et laissent passer l’air entre les pupitres. Du coup, ce monument ne paraît plus un austère bloc de granit : il se révèle comme l’oeuvre d’une jeune compositeur débordant d’enthousiasme.  
Pablo Galonce

Jean Sibelius : Quatuor à cordes en ré mineur op. 56 Voces Intimae - Arnold Schoenberg : Quatuor à cordes en ré mineur op. 7
Tetzlaff Quartet
1 CD Cavi-Music 8553202
1 h 15 min

mis en ligne le vendredi 18 février 2011

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