Jeudi 25 avril 2024
Ton juste
Jonas Kaufmann : Liszt lui va si bien
Freudvoll und Leidvoll
Pour indiquer que Jonas Kaufmann chante un air d’opéra avec le raffinement et l’intelligence du texte qu’on lui connaît, on dit qu’il le chante comme un lied. Mais comme cela arrive parfois (le grand José Van Dam était dans ce cas), la réciproque est vraie et n’est pas forcément flatteuse. On a pu le constater avec un Voyage d’hiver (Schubert - DG) manquant d’intimité, ou un Chant de la terre (Mahler -Idem) où pour assumer les deux parties (ténor et baryton), il n’en a pas tout à fait trouvé la secrète émotion. Liszt, qui n’a achevé qu’un opéra (Don Sanche, il avait treize ans) mais a beaucoup promu ceux des autres, a couvert dans le domaine mélodique (comme ailleurs) un très large spectre stylistique et culturel. Est-ce pour cela que Kaufmann le chante (on peut enfin le dire) avec le raffinement qu’il sait mettre dans un air d’opéra ? Toujours est-il que cet album, où il fait équipe avec son fidèle Helmut Deutsch au piano, est une réussite… sans précédent. Il n’est pas jusqu’aux redoutables (pour la voix et l’expression) trois Sonnets de Pétrarque dont il ne triomphe, au milieu d’un ensemble de merveilles sur des poèmes de Goethe, Heine, Lenau ou Rellstab qu’il sait mettre en valeur " joyeusement et douloureusement " (titre d'un poème de Goethe), jouant avec la virtuosité que l’on aime des clairs-obscurs qui font tout leur mystère.
François Lafon
20 Lieder et mélodies
Jonas Kaufmann (ténor), Helmut Deutsch (piano)
1 CD Sony 19439892602
1 h 21 min
mis en ligne le lundi 18 octobre 2021
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deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.
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