Vendredi 29 mars 2024
Soleil rouge
Bartók solaire, cinglant et extraverti par Pablo Heras-Casado
 
Le même, pas pareil
Pierre Boulez, Chicago 1992
Différent, mais…
Bartók

On pourrait disserter longtemps sur la (encore) jeune carrière du chef d’orchestre Pablo Heras-Casado, mais ses enregistrements consacrés à Monteverdi, Schubert, Schumann, Mendelssohn, Wagner, Tchaïkovski et maintenant Bartók, le montrent pertinent dans tous les répertoires… Composé en exil, le 3ème Concerto pour piano associe vélocité et tendresse, là où les deux précédents entrechoquaient les rythmes. Une partition bien dans les touches du solaire Javier Perianes qui l’irradie – superbe Adagio religioso central ! Deux ans plus tôt, en 1943, le Concerto pour orchestre joue lui aussi la sécession avec le « Vieux Continent », résumant par son écriture cosmopolite les différentes étapes du musicien hongrois. Heras-Casado en a capté la fureur magistrale (2ème et 4ème mouvements), comme le bruissement fantastique – assorti du cri déchirant de l’Élégie centrale où miroite une citation du Château de Barbe-Bleue –, sans omettre le « message » du final, ivre et démoniaque – d’autant plus cinglant dans cette version extravertie du Philharmonique de Munich.       
Franck Mallet

Bartók : Concerto pour piano n° 3 ; Concerto pour orchestre
Javier Perianes (piano)
Münchner Philharmoniker
Direction musicale : Pablo Heras-Casado
1 CD Harmonia Mundi HMM 902262 (distr. PIAS)
1 h 03 min

mis en ligne le dimanche 20 mai 2018

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