Jeudi 28 mars 2024
Schumann dans le creux de la vague
Ophélie Gaillard préfère les saccades aux déferlantes
 
Le même, pas pareil
Schumann au sommet des flots
Anne Gastinel et Louis Langrée
Schumann – Liszt

Composé très vite, en 1850, la même année que la Troisième Symphonie dite Rhénane, le Concerto pour violoncelle prend vie alors que Schumann commence à être en proie à des crises de démence de plus en plus fréquentes. Et comme Schumann n’est pas un compositeur gracieux mais un romantique multiforme dont les élans magnifiques et passionnés n’ont pas forcément un pouvoir de séduction immédiate, c’est aux interprètes qu’il revient, plus que jamais, d’être les passeurs de cette musique tantôt nostalgique et souvent torturée, parfois totalement intériorisée et par moments frappée de démesures hallucinées. Mais le plus extraordinaire, c’est que ces incohérences apparentes forment une œuvre d’un seul tenant, où tout s’enchaîne comme des vagues successives qui vont et viennent, avec des creux profonds et des tsunamis ravageurs. Et voilà qu’Ophélie Gaillard, au lieu de jouer sur cette continuité, sur ces phrasés en forme de déferlantes, les traduit par des saccades, des secousses, des soubresauts. La musicalité schumannienne, alors, en prend un coup, et comme l’orchestre a des sonorités assez primaires, ça n’arrange rien. Quant aux pièces pour violoncelle et piano de Liszt qui accompagnent ce Concerto, elles coulent sans à-coups, elles, mais sans âme.
Gérard Pangon

Schumann : Concerto pour violoncelle – Liszt : Première élégie ; Deuxième élégie ; Romance oubliée ; Die Zelle in Nonnewerth ; La lugubre gondole
Ophélie Gaillard (violoncelle), Delphine Bardin (piano)
Orchestre de la Radio Nationale Roumaine
Direction musicale : Tiberiu Soare
1 CD Aparté AP031
50 min

mis en ligne le vendredi 30 mars 2012

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