Mardi 16 avril 2024
Requiem à l'italienne
Jean-Chrétien Bach et la faculté d'adaptation
Missa da Requiem

Lors de son séjour en Italie de 1755 à 1762, le jeune Johann Christian Bach, fils cadet du cantor, compose la totalité de ses oeuvres d’église latines, largement sous la tutelle de célèbre padre Martini, de Bologne. Dès 1757 naissent et sont entendus à Milan un Introitus et Kyrie en fa majeur ainsi qu’un Dies Irae en ut mineur pour quatuor vocal, double chœur et orchestre en douze mouvements, l’ensemble constituant un début de Requiem. Johann Christian y pratique aussi bien le style sévère « à la Palestrina » avec cantus firmus enrichi de plain-chant (dans l’Introitus et Kyrie) que, dans le Dies Irae, le style d’opéra (air d’alto « Oro supprex ») et l’écriture fuguée. De ce Dies Irae, les quatre doubles chœurs, et eux seuls, sont en ut mineur. La même année est mené à bien un Miserere en si bémol majeur, plus solennel de caractère, en neuf mouvements dont quatre pour chœur, doté aussi d’un duo et d’un trio virtuoses (« Asperges me » et « Libera me »). Ces pages mi-mondaines mi-sérieuses, où l’orchestre comporte toujours des cordes et des vents, témoignent déjà, avant celles de Londres, des étonnantes facultés d’adaptation de notre compositeur. Elles exigent des interprétations à la fois souples et précises, du genre de celles offertes ici surtout par l’orchestre et les chœurs de Berlin, formations dont l’éloge n’est plus à faire.
Marc Vignal

Requiem (Introitus & Kyrie Wb. E 11 et Dies Irae Wb. E 12). Miserere Wb. E 10
Lenneke Ruiten (soprano), Ruth Sandhoff (alto), Colin Balzer (ténor), Thomas E. Bauer (basse)
Rias Kammerchor, Akademie für Alte Musik Berlin
Direction musicale : Hans-Christoph Rademann
1 CD Harmonia Mundi HMC 902098
1 h 15 min

mis en ligne le mercredi 30 novembre 2011

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