Samedi 25 janvier 2025
Olga mène le jeu
Deuxième salve de la révolution Pashchenko dans Mozart
Mozart, Piano concertos 20 & 23

Un début d’intégrale ? Pas certain, avec Olga Pashchenko à la manœuvre, même si un premier album sur piano historique des concertos 9 et 17 de Mozart, toujours avec Il Gardellino, avait sérieusement bousculé la discographie deux ans auparavant (voir ici). Nouveau dialogue mozartien pour la soliste qui retrouve son superbe instrument, réplique d’un Anton Walter des années 1790 sur lequel elle officiait pour le 17e.  Drame, théâtre avec le 20e dans la tonalité de l’ouverture de Don Giovanni qui déboule sur un rythme syncopé pour mieux sertir le piano, le choyer ; impertubable, Olga Pashchenko mène le jeu avec un sourire narquois et façonne l’espace sur des cadences « où l’on pourrait entendre l’ombre du commandeur et du Requiem qui nous frôle de son aîle inquiétante » (Pashchenko). A-t-on entendu Romance plus veloutée, tendre et… surnaturelle ? Et ce troisième mouvement d’une agitation si libre, tant au clavier qu’à l’orchestre : un vrai tourbillon. Changement de décor avec le 23e, contemporain des Noces de Figaro. Un orchestre aussi fougueux, quoique apaisé et un piano à l’unisson qui sait être songeur dans les derniers instants de l’Allegro afin de ménager l’insondable tristesse de l’Adagio  qui suit. Un air grave et poignant, d’autant plus dans la couleur pastel du pianoforte. Une tendresse et une retenue idéales des interprètes qui tournent la page, non sans ivresse, pour un « Allegro assai » conclusif, délié et joyeux. La révolution Pashchenko est en route !                                                                     
Franck Mallet

Mozart : concertos pour piano n° 20 KV 466 (cadences Olga Pashchenko) et n° 23 KV 488
Olga Pashchenko (pianoforte)
Il Gardellino
1 CD Alpha-Classics Alpha 942 (distribué par Outhere)
59 min

mis en ligne le lundi 6 janvier 2025

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