Vendredi 29 mars 2024
Ligne claire
Michel Dalberto décortique Liszt
Once upon a time

Michel Dalberto connaît et aime son Liszt : il n’y a qu’à lire ses propos dans le texte de présentation pour comprendre comment son jeu s’appuie sur une longue étude de cette musique. Le titre du programme se veut évocateur (« Il était une fois »), c’est moins le Liszt narratif et poète que le Liszt artisan suprême du piano qui semble ici mis en valeur. A commencer par la Vallée d’Obermann, page phare des Années de pèlerinage, dont les orages et autres évocations romantiques de la nature sont mises à l’arrière-plan pour mieux faire sentir la précision du dessin. Les quatre Études d’exécution transcendante sont elles aussi décortiquées avec une technique d’airain qui semble parfois souligner la difficulté plutôt que la faire oublier, comme dans un Mazeppa souvent écrasant dont la chevauchée peine à prendre son impulsion. Le choix d’un piano Bechstein en dit long aussi sur la conception de l'interprète qui privilégie la netteté du trait. Le récital culmine avec la Sonate en si qu’on aura rarement entendu aussi finement sculptée. Dalberto s’y engage prudemment, soucieux de ne rien oublier sauf justement l’élan qui donne à l’œuvre son unité, gommant les conflits qui la traversent pour souligner son côté plus méditatif et apaisant. On peut dire qu’avec de tels moyens il nous laisse un peu sur notre faim. 
Gérard Pangon

Vallée d'Obermann - Quatre études d'exécution transcendante - Sonate en si mineur
Michel Dalberto
1 CD La Dolce Volta LDV 105
1 h 13 min

mis en ligne le lundi 30 mai 2022

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