Jeudi 28 mars 2024
Les brandebourgeois virent à l’ennui
Abbado et Bach : le mariage improbable
Les 6 concertos brandebourgeois

En 1720, Bach vit des jours heureux à Köthen où le prince Léopold dépense sans compter pour sa chapelle. Mais voilà Bach perd sa femme et que le prince épouse Fredericka Henriette, moins versée dans l’art de la musique que dans celui de la guerre. Bach décide alors de changer de ville, et pense au Margrave de Berlin à qui il envoie ces 6 concertos en lui rappelant les plaisirs qu’il prit deux ans auparavant à ses « petits talents ». Le projet est habile, non que le Margrave put en faire son propre usage (il n’avait pas suffisamment de musicien à disposition), mais Bach comptait sur sa force de recommandation. Et ce n’est peut être pas un hasard, bien que rien ne l’atteste, si Bach obtient le poste de Cantor à Leipzig quelques mois plus tard. Les 6 concertos brandebourgeois étaient ainsi destinés à faire la démonstration de son art du concerto instrumental dans toute sa diversité à l’italienne (2 à 6), ou à la française (le 1er concerto), tous reprennent des œuvres passées. Trois d’entre eux mettent à l’honneur un soliste (la flûte à bec dans le n°2, le violon dans le n°4 et le clavecin dans le n° 5), les autres étant pour ensembles orchestraux. Las, comme le reconnait le livret, « le mariage de Bach et d’Abbado n’a rien d’évident ». Le grand chef romantique confond contrepoint et rigueur métronomique. Les instrumentistes, comme pétrifiés jouent en parallèle, timidement. Mais où sont ces beaux édifices qui devraient surgir de leurs bois, de leurs cordes et de leurs vents ? Et cette diversité qui fait tout le sel de ces concertos ?
Albéric Lagier 

Les 6 concertos brandebourgeois
Giuliano Carmignola (violon)
Orchestra Mozart
Direction musicale : Claudio Abbado
2 CD Deutsche Gramophon (2008)
1 h 28 min

mis en ligne le lundi 21 mars 2011

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