Mercredi 24 avril 2024
Le diable rafle la mise
La dernière création de John Adams en téléchargement… ou en vinyle
Must the devil have all the good tunes ?

Troisième concerto pour piano de John Adams – après Eros piano (1989) et Century rolls (1997) –, Must the devil have all the good tunes ? fut créé par son commanditaire, la Philharmonie de Los Angeles dirigée par Gustavo Dudamel en mars 2019. Avec son titre choc tiré d’un sermon de Luther évoquant les séductions de l’art profane (« Pourquoi les plus beaux airs reviennent au diable ? »), cette nouvelle œuvre jubilatoire conjugue la folie lisztienne déglinguée de Grand Pianola Music – l’une des premières partitions pour ensemble du compositeur en 1982 –, et le brio symphonique quelque trente ans plus tard de City Noir. Grâce au piano de Yuja Wang, Must the devil… prend évidemment une tournure athlétique, voire vertigineuse, entre le rythme funky du 1er mouvement, qui débute avec un piano martelé dans l’esprit de Totentanz, et le swing débridé du troisième que n’auraient renié ni Prokofiev… ni Mancini. S’élève du mouvement central une mélodie typiquement adamssienne : un intermède songeur avec piano « détendu ». Avec une formation aussi électrique du côté des cuivres que prompte à dégainer aux cordes une série de syncopes bebop, le musicien américain dispose d’interprètes idéals – mais quel dommage que cet enregistrement ne soit disponible qu’en téléchargement ou en vinyle.  
Franck Mallet

Adams : Must the devil have all the good tunes ? ; China gates
Yuja Wang (piano)
Los Angeles Philharmonic
Direction musicale : Gustavo Dudamel
Téléchargement digital DG 289 483 89506 (et vinyle)
31 min

mis en ligne le jeudi 29 juillet 2021

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