Mardi 16 avril 2024
Grand jeu pour les Goldberg
Profondes, virtuoses : des Variations parfaites
Variations Goldberg

Pour l’interprète des Goldberg, le dilemme est terrible : faut-il jouer la continuité, se laisser emporter par le courant souterrain qui parcourt l’oeuvre pendant ses 30 variations ou bien éclater l’ensemble en une myriade de petites pages ? Andreas Staier fait les deux avec virtuosité et profondeur, et réussit ainsi la quadrature du cercle. Comme il joue toutes les reprises et qu’il prend vraiment son temps dans certaines variations, sa version est l’une des plus longues, du moins de celles jouées sur un clavecin. Pourtant aucune longueur, aucune sensation de redite grâce à sa manière subtile d'ajouter des ornements dans les reprises. Et pour donner encore plus de variété, il dispose d’une autre arme : son clavecin. Cette copie d’un instrument allemand de 1734 à la sonorité tantôt musclée tantôt nuancée, avec un jeu de registres analogue à celui d'un orgue, lui permet de donner à chaque variation une couleur, une atmosphère différente : la transition entre la quinzième variation, jouée sur un « petit » registre, et la seizième, jouée sur un «grand», est un coup de maître. Et la dix-neuvième variation, sur un registre qui imite la douce sonorité du luth, paraît comme un intermède dansé, une halte avant de continuer la route.
Pablo Galonce

Variations Goldberg BWV 988
Andreas Staier (clavecin Anthony Sidey d'après Hass)
1 CD Harmonia Mundi 902058 (1 DVD bonus)
1 h 20 min

mis en ligne le lundi 8 mars 2010

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