Mercredi 24 avril 2024
Festival de Saintes 4
Les polyphonies diaphanes de Correspondances
Buxtehude - Membra Jesu nostri
Après Stradella le voyou (voir ici), Buxtehude le sage, maître admiré de Jean Sébastien Bach. Membra Jesu nostri est un ensemble de sept petites cantates, qu’il a composées en 1680 à la demande de son ami suédois Gustav Düben (voir là), une musique « intérieure » qu’on imagine mieux à sa place dans une vieille église en bois de l’Allemagne du nord que dans la Cathédrale Saint-Pierre de Saintes, mais qu’importe : Sébastien Daucé a l’art de faire dialoguer les chanteurs en les accompagnant d’un geste à la fois stimulant et apaisant. La paix et la méditation sont d’ailleurs au cœur de cette musique, qui raconte la Passion, hors de tout rituel, en évoquant les plaies du Christ. Petit à petit, au fil du concert, l’atmosphère évolue ; cet entrelacs d’arias, de duos et de chœurs respire la délicatesse, dans un équilibre entre les ornementations des parties instrumentales et le caractère diaphane des parties solistes. D'un bout à l'autre, l'interprétation est empreinte d'une grande finesse, et les voix magnifiques des dix chanteurs sont pour une bonne part dans la réussite de ce concert : leur expressivité ne relève jamais du tape-à-l’œil, elle génère un « enveloppement » du public qui suscite sa parfaite empathie.
Gérard Pangon
Saintes – Cathédrale Saint-Pierre 23 juillet 2021 (Photo © Sébastien Laval)
Membra Jesu nostri ; Klaglied ; Herzlich lieb hab ich dich O Herr
Correspondances
Direction musicale : Sébastien Daucé
mis en ligne le mardi 27 juillet 2021
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De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.
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