Vendredi 19 avril 2024
Festival d'Ambronay 2
Les Ombres en demi-teinte
De Venise à Versailles Gervais / Vivaldi

A Versailles du temps de Louis XIV, le motet est un genre à part entière. Sous Louis XV, le grand motet pour solistes, chœur et orchestre est toujours en vogue, et Charles-Hubert Gervais en compose une quarantaine. Maître de musique à la Chapelle Royale depuis 1723, après avoir été ordinaire de la musique du Régent, il fait partie de ces compositeurs baroques encore peu joués aujourd’hui, et l’ensemble Les Ombres a eu la bonne idée de le mettre au programme de ce deuxième concert du Festival d’Ambronay. Seulement, seulement… Si Gervais admirait beaucoup Lully, l’un de ses prédécesseurs, il n’avait pas la même inspiration. Ses motets ont un côté inhabité, et Sylvain Sastre semble s’être fait happer par leur caractère fonctionnel : peu de contrastes, peu de nuances. Qui plus est, les solistes au timbre pas toujours idoine, manquaient, tout comme le chœur, de cette flamme qui aurait permis à la musique de Gervais de prendre son envol. Le Magnificat RV 610 de Vivaldi a offert un autre visage, et, surtout, une courte Sinfonia d’Alessandro Scarlatti a montré que les instrumentistes des Ombres possédaient toujours le sens de la couleur et de la subtilité qu’on leur connaît (voir ici).
Gérard Pangon
(Photo © Bertrand Pichène - CCR d'Ambronay)

Charles-Hubert Gervais : Super flumina babilonis ; Jubilate Deo ; Miserere – Alessandro Scarlatti : Sinfonia – Antonio Vivaldi : Magnificat RV 610
Marie Perbost (dessus), Déborah Cachet (dessus), Paul Figuier (alto), Nicholas Scott (haute-contre), Benoît Arnould (basse-taille)
Les Ombres, Chœur du Concert Spirituel
Direction musicale : Sylvain Sastre

mis en ligne le lundi 13 septembre 2021

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