Mercredi 24 avril 2024
En liberté
Laurent Naouri et Frédéric Loiseau réinventent la mélodie française
En sourdine

Au tournant du XXème siècle, la mélodie française fleurit dans les salons, parfois un peu ampoulée, parfois un peu précieuse. Dans cet album où l’on retrouve Fauré, Poulenc et Debussy, l’atmosphère n’est plus celle d’un salon chic mais d’un club de jazz à l’univers feutré où un bluesman murmure ses confidences, avant un solo instrumental déchiré, de Chet Baker par exemple. Les mélodies, elles, sont pourtant les mêmes, et de trompette, il n’y a point, remplacée par de brillantes variations du guitariste Frédéric Loiseau, tandis que Laurent Naouri a laissé de côté sa « voix d’opéra » pour s’approcher au plus près de ceux qui l’écoutent, sans perdre une once de sa formidable diction. Les tenants de la « tradition mélodie française » crieront peut-être à la trahison, comme lorsque Marc Mauillon a revisité Fauré (voir ici), mais Laurent Naouri réussit lui aussi une superbe performance, chaleureuse et sensuelle, qui tantôt va chercher du côté d’Yves Montand, et tantôt de Gérard Depardieu lorsque celui-ci chante Barbara dans un souffle. Judicieusement intitulé En sourdine, comme l’une des mélodies de Fauré, cet enregistrement s’inscrit dans la veine poétique de la chanson française.
Gérard Pangon

Fauré : Ici-bas !, Les Berceaux, Chanson d’amour, En sourdine, Mai, Prison, Spleen, Toujours, Le Secret, En prière – Debussy : Je tremble en voyant ton visage, Le jet d’eau – Poulenc : Dernier poème, Carte postale, Fêtes galantes, Mazurka
Laurent Naouri (baryton), Frédéric Loiseau (guitare)
1 CD Alpha-Classics Alpha 628 (Outhere)
42 min

mis en ligne le lundi 16 novembre 2020

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