Jeudi 18 avril 2024
De la même oreille
Le Trio Pascal peint un Schubert aux couleurs pastel
Schubert, Trios op. 99 et op.100
Schumann qualifiait de « plus actif, viril dramatique » le Trio op. 100 en mi bémol majeur, et de « plus passif, féminin, lyrique » son jumeau, le Trio op. 99 en si bémol majeur, tous deux chefs-d’œuvre de la maturité schubertienne. Est-ce à dire que les interprètes doivent si nettement les différencier ? On ne sait pas encore comment le Trio Talweg, qui a récemment donné une interprétation véhémente de l’op. 99 (voir ici), personnalisera l’op. 100. Le Trio Pascal, dans ce double CD, a plutôt tendance à les unifier. Histoire de famille ? Denis le père, piano, et ses fils Alexandre et Aurélien, respectivement violon et violoncelle, semblent entendre les deux œuvres de la même oreille. Sous leurs doigts, les questions et réponses, les ponts et précipices qui émaillent ces musiques géniales offrent un voyage riche de sens et de sensations. Ils adoptent pour cela des tempos assez allants, et préfèrent la confidence à la plainte, le murmure à la déclamation. Cela induit un ton général mesuré, jusque dans les passages où la brise fait place à la bise, et l’angoisse sous-jacente des Andantes (surtout celui, célèbre, de l’op. 100) en est adoucie. L’aimable Schubert prend le dessus. Une façon peut-être de résister à la tendance actuelle de noircir le tableau.
François Lafon
Trios pour piano et cordes n° 1 et 2
Trio Pascal : Denis Pascal (piano), Alexandre Pascal (violon), Aurélien Pascal (violoncelle)
2 CD La Musica LMU 025
1 h 24 min
mis en ligne le samedi 13 mars 2021
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De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.
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