Mardi 23 avril 2024
Cohérence cachée
Stephan Genz et Michel Dalberto, magistral duo schubertien
Schwanengesang - Klavierstücke D. 946

Pourquoi enregistrer Le Chant du cygne, ensemble hétéroclite décrété « cycle » à titre posthume ?  Parce qu’il est plus rare que les autres cycles, mais aussi et surtout parce qu’il est tentant d’en chercher la cohérence cachée. C’est ce que font Stephan Genz et Michel Dalberto, depuis longtemps partenaires à la scène comme en studio. Ils n’en chamboulent pas l’ordre habituel (comme l’avaient fait Brigitte Fassbaender et Aribert Reimann - DG), n’y ajoutent pas de lied « étranger » (tels Matthias Goerne et Christoph Eschenbach - HM), mais intercalent le fatal et en même temps lumineux 2ème Klavierstück entre les sept premiers lieder (poèmes convenus du Rellstab) et les sept suivants (poèmes géniaux de Heine), comme pour mettre en lumière le génie de Schubert à faire son miel du meilleur comme du moins bon. Là est la cohérence cachée, ou plutôt l’équilibre entre confidence et vision intérieure avec lequel jonglent le chanteur et le pianiste, le premier expert à faire vivre les mots dans la musique, le second – que l’on sait depuis longtemps grand schubertien mais qui atteint là un stade encore supérieur – à faire parler au piano (en l'occurence un superbe Bösendorfer) le langage des poètes. A quand, maintenant, La belle Meunière ? 
François Lafon

Le Chant du cygne - Klavierstück D. 946 n° 2
Stephan Genz (baryton), Michel Dalberto (piano)
1 CD Aparté AP 151
1 h 06 min

mis en ligne le mardi 6 juin 2017

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