Jeudi 28 mars 2024
Chopin à l’épure
Réussite totale pour ce Chopin intime sous les doigts de Fazil Say
 
Le même, pas pareil
Arthur Rubinstein, 1965. Le modèle ?
Nocturnes

Chopin, toujours aussi plébiscité, à suivre le nombre d’enregistrements de pianistes quasi inconnus (…) qui continuent à affluer, sans compter une foule d’interprètes légendaires réédités à foison ! Découvert il y a vingt ans dans Mozart et Bach, Fazil Say, au jeu décapant, excessif, voire délirant n’est plus à présenter. Son intégrale des sonates de Mozart en 2016 (voir ici), annonçait déjà la couleur : un piano toujours aussi tonique, mais avec les années et un répertoire qui ne cesse de s’enrichir, une plus grande variété de nuances et une émotion qui ne trompe pas, encore plus dans le vague à l’âme des Nocturnes de Chopin. Beaucoup de simplicité sous ses doigts – le rêve apaisé de l’op. 37 n° 1 ! –, ce qui n’empêche pas la complexité dans la fureur (op. 15 n° 1 !), l’éloquence (op. 15 n° 2) et la langueur la plus noble (op. 15 n° 3) accolée en apothéose au célèbre op. 27 n° 2, chamarré et enjôleur. Les circonvolutions délicates de l’op. 37 n° 1 ne l’effraient nullement car l’interprète ménage dynamique et respiration à la perfection. Ailleurs, dans les deux Nocturnes de l’op. 48, les hésitations du Deuxième semblent le désarçonner, car il préfère caracoler sur l’impétueux Premier… La barre est haut, mais Rubinstein semble bien être le modèle de ce piano épuré et intime.     
Franck Mallet

Chopin : Nocturnes n°s 1-7, 8-9, 11, 13-15, 19-21
Fazil Say (piano)
1 CD Warner Classics 0190295821814
1 h 10 min

mis en ligne le mercredi 15 novembre 2017

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