Propos en vrac de Simon Rattle, à Paris pour deux concerts avec le Philharmonique de Berlin (Mozart, Berg, Schoenberg, Stravinsky) et pour le lancement de son nouveau CD Rachmaninov (Les Cloches, Danses symphoniques). « Précision et perfection, conditions complémentaires et antinomiques, disait le grand chef Rafael Kubelik à propos des dernières Symphonies de Mozart. » « Le Sacre du Printemps, complètement français et complètement russe. Quand je le dirige, je pense aux dinosaures de Fantasia de Walt Disney : puissance de la terre. » « Faire parler un musicien de musique ? Demandez donc à un aveugle de décrire la couleur jaune, disait Stravinsky. » « Diriger Boris Godounov de Moussorgski quand on ne parle pas russe ? Essayez de jouer La Walkyrie avec le texte en cyrillique. » « Le pouvoir pour un chef : on y pense à vingt ans. » « Le pouvoir de la musique : on n’y croit pas, on l’espère. Si vous vous croyez au-dessus de la musique, changez de job. » « Dieu : question trop personnelle. Je crois au pouvoir de la métaphore. » « Le football : la voilà la religion, et pas seulement parce que je soutiens Liverpool, ma ville ! » « Une vie après Berlin, en 2018 ? Pas de réponse immédiate. Le monde musical est closed. Quelques rêves de concerts pas communs. » « EMI, ma maison de disques, a été rachetée par Warner ? Je l’ai appris en lisant le journal. Cela veut peut-être dire qu’il y aura encore des disques, et des journaux. » Verbatim. Le Karajan de l’an 2000 ne s’est pas karajanisé.
François Lafon
Salle Pleyel, les 31 août (20h) et 1er septembre (16h) – Rachmaninov : Les Cloches, Danses symphoniques. Orchestre Philharmonique de Berlin. 1 CD Warner Classics. Photo © DR