Elles sont jeunes, jolies et elles enregistrent des disques. De là à remplacer « et » par « donc »… Dans un marché discographique englué dans la crise, le programme de la rentrée est en tout cas édifiant : Deutsche Grammophon annonce la mezzo lettone Elina Garanca (sur la photo) dans un programme de Habaneras (et dans … Carmen en DVD), Decca passe ses caprices à la violoniste Julia Fischer, à commencer par ceux de Paganini, EMI prolonge les vacances avec Solatino sous les doigts de la pianiste Gabriela Montero, Jade réveille L’Eternel byzantin avec la diva Divna. Chez Sony, la pianiste Khatia Buniatishvili (23 ans) signe un contrat d’exclusivité inauguré par un album Liszt, et DG déroule le tapis jaune à la violoniste Lisa Batiashvili (à ne pas confondre avec la précédente). Côté messieurs, le look n’est pas moins décisif : le contre-ténor Philippe Jarrousky ressuscite Caldara dans la foulée de son JC Bach de la saison dernière (Virgin), le violoniste Kennedy retrouve sa casquette de rocker et son prénom Nigel pour un disque en quintette intitulé « Shhh ! » (en français : « Chut ! »), tandis que le photogénique pianiste Yundi perd définitivement son patronyme Li sur la couverture de son récital Chopin (EMI). Comme tous ces gens ont du talent, on ne connaîtra jamais la part du look dans l’éventuel succès de leurs disques.
François Lafon