Cela date du début du (XXIème) siècle avec la création de LSO (London Symphony Orchestra) live et SFS (San Francisco Symphony) live. Lâchés par les compagnies historiques (Deutsche Grammophon, EMI, Sony, RCA) pour cause de crise du disque, les orchestres ont créé leurs propres labels. Au choix : CD ou téléchargement. Le Philharmonique de New York propose cinquante heures de musique (trente œuvres) sur ITunes, à cinq euros l’heure. Bon point : des textes de présentation soignés. Mauvais point : l’impossibilité sur ITunes de classer les œuvres par titres ou compositeurs. Le Philharmonique de Berlin, lui, offre une « salle de concerts digitale » sur son site berliner-philharmoniker.de. Pour 149 euros, vous achetez l’accès illimité aux concerts de la saison, pour 29 euros à ceux du mois et pour 10 euros le dernier en date, en direct ou quarante-huit heures après leur mise en ligne. Le Concertgebouw d’Amsterdam, le Symphonique de Boston, l’Orchestre de Philadelphie ont créé eux aussi une formule de téléchargement, et publient leurs archives en CD. Le Philharmonique de Vienne ne va pas jusqu’à mettre ses concerts en ligne (on n’est pas moderne, sur les bords du Danube), mais propose sur son site une grande partie de son énorme discographie en CD. Et les orchestre français ? Naïve a distribué en CD quelques enregistrements live de l’Orchestre National en coproduction avec Radio-France, l’Orchestre de Paris a mis en ligne quelques-uns de ses concerts historiques (Le Requiem de Verdi dirigé par Giulini, Le 1erConcerto pour piano de Bartok par Pollini et Boulez) avec le soutien de la banque Natexis. Nous sommes loin de la création d’un label ou de la mise en ligne d’une saison. Difficultés financières, lourdeur administrative, déficit d’image sur le marché international ? Un peu de tout cela, sans doute.
François Lafon