Jeudi 28 mars 2024
Le cabinet de curiosités par François Lafon
Offenbach, mise en bouche
mardi 2 novembre 2010 à 22h48

« En pension, ça paluchait ferme. » Ainsi commence l’Offenbach de Nicolas d’Estienne d’Orves, lequel explique que pour échapper à la symphonie des sommiers en folie, il écoutait La Vie parisienne sur son walkman. Passée la surprise, on aimerait que tout le livre soit investi de ce culot proprement offenbachien, tout en se disant que Meilhac et Halévy ont fait preuve – bienséance oblige – d’une plus grande inventivité pour exprimer les divers états de la gaudriole. Or c’est moins le romancier d’Estienne d’Orves que le critique musical du Figaro (qu’il est aussi) qui nous raconte ensuite la vie du Petit Mozart des Champs-Elysées. Le ton est décontracté et le récit vivant, mais les références sont de taille, d’Alain Decaux à Robert Pourvoyeur, et les récents travaux des « réhabiliteurs » d’Offenbach, tels l’universitaire Jean-Claude Yon et le musicologue Jean-Christophe Keck, ne sont qu’évoqués. Certes, ce genre de mise en bouche est le principe même de la petite collection d’Actes Sud ; libre à vous, après, de creuser le sujet. Dans cette optique, l’incitation est, cette fois, extrêmement efficace.

François Lafon

Nicolas d’Estienne d’Orves : Jacques Offenbach. Actes Sud/Classica, 192 pages, 16 euros


 

 

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