Chez Folio Biographies, un Verdi « du bicentenaire » par Albert Bensoussan, déjà auteur d’un Garcia Lorca dans la même collection. Un travail consensuel pour un compositeur qui occupe le terrain lyrique au même titre que son contemporain Wagner, mais sans - tant s’en faut - frôler autant de précipices. S’inspirant de l’historique Verdi de Jacques Bourgeois (Julliard – 1978) et le mentionnant souvent, Bensoussan est plus subjectif que son modèle, passant sur les ouvrages qui ne l’intéressent pas (quelques lignes sur Un Giorno di regno, pas un chef-d’œuvre mais seul essai dans le genre bouffe avant l’ultime Falstaff) et n’hésitant pas à se présenter lui-même comme un nostalgique de l’époque où, dans son Alger natal comme à l’Opéra de Paris, on allait écouter Renée Doria et René Bianco chanter Rigoletto sans chercher midi à quatorze heures, en français et le cœur sur la main. Un temps où la psychanalyse n’allait pas dénicher de sujets qui dérangent et où la musicologie ne venait pas compliquer les choses. « Verdi a fait couler plus de larmes – et de larmes de bonheur – que tout l’opéra de tous les pays et de tous les temps », affirme l’auteur en guise de conclusion. Non moins gênantes sont les erreurs et approximations qui émaillent le récit. De toute façon, si vous n’aimez pas ça, allez écouter du Wagner.
François Lafon
Verdi, d’Albert Bensoussan. Folio « biographies », 336 p., 8,60 €