- Quelle musique avez-vous écoutée dans votre Porsche ?
- Madonna.
- Son dernier album, Sticky and Sweet ?
- Oui. Je trouve cette femme fascinante, et pas seulement comme musicienne. Elle invente sans cesse, lance des modes, définit des tendances. J’ai très envie de la revoir, et de parler longuement avec elle.
- Elle n’est donc pas seulement un personnage culte, mais aussi une figure culturelle ?
- C’est clair.
- Vous écoutez de la techno et de la house music ?
- Oui.
- Vous connaissez la transe ?
- Non.
- Rythme, rythme, rythme. Extase pure.
- Cela a donc à voir avec le Tristan de Wagner.
Petite énigme de début d’année : l’interviewer est un journaliste du Berliner Morgenpost, mais qui donc est l’interviewé, qui s’extasie sur l’interprète de Like a Virgin tout en faisant référence à Tristan et Isolde ? Réponse : Christian Thielemann, chef d’orchestre à l’ancienne, spécialiste de Bruckner et de Wagner, réputé pour ses opinions conservatrices et sa fascination pour le style démiurgique de Wilhelm Furtwängler et Hans Knappertsbusch. « Je sais que les contraires s’attirent, mais là c’est just silly (stupide, abracadabrant) », commente le journaliste anglais Norman Lebrecht sur son blog Slipped Disc. Aussi opposés que cela, vraiment, la Madone kabbaliste et le maestro tradi ?
François Lafon