Doté de nombreux chœurs et ballets, Amadis de Gaule reste l’opéra le plus ambitieux, le plus varié et le plus coloré de Johann Christian, le cadet des fils Bach : tragédie lyrique dans la lignée de Gluck certes, mais Mozart n’est pas loin. Dernier opéra de J.-C. Bach, créé à Paris le 14 décembre 1779, l’ouvrage est un remake de l’Amadis de Lully (1684), composé sur le même livret de Quinault, d’après un roman de chevalerie espagnol du XIVe siècle. Les six représentations données à Versailles et à Paris sont les premières en France depuis 1779-1780. L’œuvre mérite amplement cette résurrection, et l’on apprécie qu’elle n’ait pas fait l’objet d’une quelconque actualisation : les décors et les costumes respectent l’époque, comme les ballets très XVIIIème. Les chanteurs sont de qualité et l’orchestre est rompu à ce style. Les retouches apportées aux ballets terminant les deux derniers actes sont, toutefois, assez frustrantes : supprimer la gigue entrainante de la fin de l’acte II et déplacer le tambourin - l’un des clous de la partition - pour le faire revenir à la fin du III n’est pas du meilleur effet. L’intérêt et la beauté du spectacle ne sont pas en cause, mais si l’œuvre doit faire l’objet d’un enregistrement…
Marc Vignal
Mise en scène : Marcel Bozonnet ; Chorégraphie : Natalie van Parys ; Direction musicale : Jérémie Rhorer
10 et 12 décembre 2011 : Opéra Royal, Versailles ; 2, 4, 6 et 8 janvier 2012 : Opéra Comique, Paris