Jeudi 25 avril 2024
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Tannhäuser à Lyon : Star Wars, le bon chef et le rustaud
mardi 25 octobre 2022 à 14h52
Les débuts wagnériens de Daniele Rustioni à l’Opéra national de Lyon étaient attendus. À en juger dès son Ouverture de Tannhäuser, ils sont fulgurants : battue alerte et claire, cordes cinglantes, vents opulents donnent une version lumineuse et dégraissée de cette partition riche en sucre. Et qui ne craint pas d’emmener Wagner sur les chemins battus de la musique de film, en écho avec les choix de David Herman, le metteur en scène. Ses choix, ceux d’un univers à la Star Wars, cultivant avec finesse les poncifs du genre S.F., se marient à merveille avec l’univers mythologique du 1er acte (aux effets lumineux de toute beauté), et ne s’en sort pas si mal ensuite dans celui judéo-chrétien, où le parallèle est loin d’être évident, surtout en l’absence d’un Jésus-Christ superstar. Sur le plateau, les femmes dominent, avec une Vénus (Irène Roberts) aux graves envoûtants, mêlant froideur et volupté, tandis qu’Élisabeth (Johanni Van Oostrum), tout aussi frêle en apparence et jouant elle aussi de contrastes entre suavité et hiératisme, est d’une impressionnante présence sur scène. Hommes et femmes du chœur ? Ils sont à faire pâlir les ensembles wagnériens les plus réputés. Côté hommes, Wolfram (Christoph Polh), Walter (Robert Lewis), Hermann (Liang Li) et les autres raviront même les plus exigeants. Alors, ce Tannhäuser, une totale réussite ? Hélas non, par le seul rôle titre (Stephen Gould), pour qui chanter est hurler, rustaud au-delà de toute mesure, et qu’on verrait bien troqué… contre Walter.
Albéric Lagier
 
Opéra national de Lyon, jusqu’au 30 octobre. Une coproduction avec le Teatro Real de Madrid. (Photo © DR ). 

 

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