Concert, salle Gaveau, des stagiaires de la Seiji Ozawa International Academy Switzerland. Salle pleine, mais sans plus : un concert de fin de session, ce n’est pas toujours drôle, et la communication (c'est-à-dire la publicité) n’a pas insisté sur le fait qu’Ozawa lui-même y fait un discret come back, après une année de lutte contre une « longue maladie ». En première partie, des mouvements de quatuors : six formations pour la plus dure des disciplines. Le niveau est haut, mais le « tous pour un, un pour tous » ne fonctionne pas toujours. Il y en a qui font cavalier seul, d’autres qui abdiquent devant les partenaires. Après l’entracte, 2ème et 3ème mouvements de l’Octuor à cordes de Mendelssohn. Le groupe est cohérent, la tension monte, la salle est chauffée. Avec l’Académie au complet, Robert Mann, fondateur de l’illustre Quatuor Juilliard et professeur in loco (les autres sont, entre autres, la violoniste Pamela Frank et la grande altiste Nobuko Imai) donne son arrangement du Lento du dernier Quatuor de Beethoven. Cela ferait un beau final si Ozawa lui-même ne venait faire basculer l’ensemble dans une autre dimension. Le Divertimento en ré majeur de Mozart, en bis le premier mouvement de la Sérénade de Tchaikovski et l’on oublie l’exercice d’élèves. On n’entend plus que des virtuoses galvanisées par un petit homme au charisme ravageur.
François Lafon