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Nouvelle donne au Châtelet : cherchez la Parade
samedi 14 septembre 2019 à 00h49
Réouverture après deux ans de travaux du Châtelet (« Théâtre Municipal de Paris ») relooké et animé par Ruth Mackenzie et Thomas Lauriot dit Prévost, successeurs de Jean-Luc Choplin. Volonté de renouveau : « dynamique collaborative », « changer la relation entre le public et le théâtre », « s’inspirer de l’histoire du théâtre pour inventer des fruits nouveaux » sont à l’ordre du jour, comme pour rompre une bonne fois avec la politique de la ville au temps où – municipal vs national - le Châtelet se posait en (trop ?) élitiste concurrent de l’Opéra. Spectacle d’inauguration : Parade, hommage à Erik Satie débutant place de l’Hôtel de Ville avec un cortège mené par les Marionnettes géantes de Mozambique au son d’une armée de tambours, se poursuivant partout dans les espaces du théâtre où prend vie le fol univers satiesque (fontaine de pianos à queue comprise), se terminant par un grand show (payant, le reste étant destiné à ouvrir « leur » théâtre aux Parisiens), où l’Ensemble Intercontemporain dirigé par Matthias Pintscher accueille le public au son de… Parade ? Non, Mercure, un autre ballet du maître (arrangé par Harrison Birtwistle), l’originalité de l’événement consistant justement à s’intituler Parade sans qu’on n’en entende une note (mais en conservant le principe : la bataille/parade des circassiens annonçant le spectacle est le spectacle). On y retrouve donc les Marionnettes de la… parade flanquées de la Cocteau Machine du décorateur Francis O’Connor (grande bicyclette chevauchée par un Jean Cocteau mécanique armé d’une paire de ciseaux), suivies de plusieurs numéros d’équilibristes au son du chant rugueux du groupe ukrainien DakhaBrakha, Pintscher et l’Intercontemporain revenant à la fin accompagner d’une création de Pierre-Yves Macé (L’Algèbre est dans les arbres, poème d'Aragon) un numéro de voltige de Sreb Extrême Action se terminant en action painting. Populaire donc (nombreux ateliers en amont), mais n’oubliant pas la branchitude parisienne, et s’affichant international autant que multiculturel. Prochain spectacle : Les Justes d’Albert Camus (où il est question de terrorisme) mis en opéra rap-slam par Abd Al Malik ; artiste en résidence : le chef Teodor Currentzis, idole des happy few ; clou classique de la saison : Saül de Handel mis en scène par le très recherché Barrie Kosky. « Nous devons lutter ensemble contre tout ce qui peut entraver l’accès à la musique », déclare Ruth Mackenzie. Paris sera toujours Paris. 
François Lafon
Parade, Châtelet, Paris, 13, 14, 15 septembre (Photo © Thomas Amouroux)

 

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