Vendredi 29 mars 2024
Concerts & dépendances
Marek Janowski, exaltante déprime
vendredi 14 mars 2014 à 00h32

A Pleyel, Richard Strauss et Schubert par Marek Janowski et l’Orchestre de Paris. Un programme tout Strauss au départ, chamboulé par la défection de la soprano Anja Harteros. Amusant de retrouver là le chef qui, seize ans durant, a fait du Philharmonique de Radio France le plus allemand des orchestre français. Amusant est-il le bon terme ? Plus austère que jamais, le geste efficace mais parcimonieux, le maestro semble animer une nuit de la déprime. Une exaltante déprime, tout de même. Basses puissantes, sombres colorations, attaques estompées, le son Janowski va bien à Mort et transfiguration, poème de jeunesse d’un Strauss prévoyant la fin de toutes choses à travers un thème mélodique que l’on retrouvera cinquante-neuf ans plus tard dans les Quatre derniers Lieder. Atmosphère proche, émouvante mais sans lumière dans la Symphonie inachevée. Etat de grâce en revanche - 23 cordes en apesanteur et chef inspiré – pour les Métamorphoses, chef-d’oeuvre hors du temps du vieux Strauss célébrant un monde parti en fumée. Une demi-heure comme jamais, qu’il aurait presque été dommage de prolonger par la pourtant superbe scène finale de Capriccio, déprogrammée faute d’une chanteuse disponible au pied levé.

François Lafon

Salle Pleyel, Paris, 12 et 13 mars Photo © DR

 

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