Né en 1958, Magnus Lindberg est un compositeur finlandais de renommée internationale et à la discographie abondante. Il considère l’orchestre comme « un instrument ingénieux. On peut aller dans différentes directions en enlevant ou en ajoutant quelque chose, mais on n’a pas besoin de le remanier radicalement. » La virtuosité et l’écriture pour soliste étant une des marques de son style orchestral, il est naturel qu’il ait écrit plusieurs concertos, tous destinés à un soliste précis de ses connaissances : un pour piano, un pour violoncelle, un pour clarinette et deux pour violon (2006 et 2015), sans oublier un concerto pour orchestre. Le premier pour violon fait appel à un orchestre mozartien de 2 hautbois, 2 bassons, 2 cors et cordes, mais « c’est son seul lien avec Mozart ». Le second, créé à Londres le 9 décembre 2015, vient d’être donné à Paris par son destinataire Frank Peter Zimmermann et le Philharmonique de Radio France, avec à sa tête Alan Gilbert. Le violon, précise le compositeur, « perce » plus aisément que le violoncelle, et l’on a ici un orchestre avec « pas mal de chair autour des accords », non sans une « fluidité » sonore permettant de constants échanges entre soliste et orchestre. Lindberg se déclare moins « effrayé » par l’instrument qu’en 2006, avec comme résultat une partie de violon « brillante mais jouable », moins de « traits violonistiques » et davantage d’insistance sur l’harmonie et les questions de hauteur. Beau succès pour l’œuvre et pour Frank Peter Zimmermann, ainsi que pour les pages de Schumann dirigées avec brio avant et après le concerto, l’ouverture de Manfred et la Symphonie n°1 « du Printemps ».
Marc Vignal
Philharmonie de Paris, 19 février Photo © DR